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 The Lester Hopkins Experience

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Lester Hopkins
Torien

Lester Hopkins

Messages : 58
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MessageSujet: The Lester Hopkins Experience   The Lester Hopkins Experience EmptyDim 27 Fév - 16:14


Chapitre Zéro : Celui qui avait oublié son nom


  • Lester : Notice d'utilisation (à conserver)

(NDLA : Parce que j'ai toujours voulu déconner sur le plan scientifique...)


Diable. Quel froid.
Le futur Lester marchait depuis des jours. Faisait-il jour ou vraiment nuit ? Impossible à dire, la lueur bleutée des nuages ne ressemblait à rien de connu. Cette nuit éternelle paraissait surnaturelle comme si il errait dans un rêve.
La neige s'étendait à perte de vue, enfin, jusqu'où il pouvait apercevoir, c'est-à-dire vingt ou trente mètres. Les seuls représentants de la Vie étaient quelques touffes d'herbes noirâtres ponctuant ce désert de l'Est industriel.
Et cette incapacité à se repérer dans le temps avait de quoi rendre fou. Il comprenait aisément pourquoi les cailloux devenaient des interlocuteurs valables.
Un vent glacé parcourut le dos du vagabond. Il fallait s'arrêter pour faire un feu, il risquait de geler. Il chercha un potentiel abri mais dû se contenter d'une petite bute de neige près d'une Volga en ruine.
- Dormir dans une voiture de luxe, hein ? Vous me gâtez.
73 - c'est ainsi qu'il se désignait à lui-même - joignit les mains comme s'il protégeait une relique dans le col de son manteau, puis courut jusqu'au débris.
La portière avait gelée et l'ouvrir sans la briser ne fut pas une mince affaire. Mais après l'effort, le réconfort. La température de son corps aurait tôt fait d'envahir l'habitat. Néanmoins, faire un feu était nécessaire s'il désirait dormir. Et, bon sang, dormir, il en avait besoin. Un bon hôtel, miam. Une douche, un rasage et une perruque.
Ainsi, en plusieurs étapes, il retira les pneus et les sièges avants avant de les recouvrir de morceaux de bois et d'alcool qu'il possédait déjà. La cinquième allumette fut la bonne. Il ne lui en restait plus beaucoup. Mais au moins, la cryogénie, ça ne serait pas pour tout de suite.
73 s'installa sur le luxueux fauteuil arrière qui commençait à dégeler et contempla la relique qu'il conservait avec lui depuis le début du voyage. Une cassette marquée du numéro 73. Si le film avait gelé, il serait probablement devenu vraiment fou. Mais, l'objet semblait en bon état.
73 extirpa un vieux lecteur de son sac en toile et y inséra la cassette.
Play.
Les grésillements habituels lui certifièrent que le tout fonctionnait encore. Il adopta la position la plus confortable et la plus près du feu possible puis contempla les bourrasques de neige à l'extérieur...


" Crrr... Crrr... Crrrrrrrr...

(voix masculine)

Comment ça marche ce truc ? Nikita ! Comment fais-tu pour l'allumer ? (Voix en fond incompréhensible) Ah ? Merci.

(Raclement de gorge)

Enregistrement 73 Bis - Étude anatomique.

22 Août 1987 - Docteur Vladimir Yossif Srauss - À 14 km de Pripyat, laboratoire 4. Un trou perdu au milieu des Terres Dévastées en somme.

Bon, autant vous prévenir, converser avec un micro n'est pas mon point fort. Vous ne pouviez pas vous contenter de données écrites, comme n'importe quel institut de recherche. Ivanov, si tu m'écoutes, sache que tes soucis d'économie, tu peux te les mettrrrr... Crrr... Crrr... (Voix de fond féminine incompréhensible) D'accord. D'accord, je fais un effort.
Hum. Désolé. Je me suis emporté.
Bon, revenons aux choses sérieuses : le sujet 73.
C'est un individu vraiment unique sur le plan psychologique aussi bien que biologique. Ses capacités intellectuelles ne sont plus à démontrer et son caractère est tout à fait délectable sous bien des égards. Sauf peut-être sa tendance à la mégalomanie et à la sournoiserie. Des fois, on croirait voir deux individus distincts au sein d'un seul corps.
Sinon, comme cous le savez, mon boulot c'est l'anatomie et tout ce qui s'en rapproche de près ou de loin. Alors, je vais faire mon boulot. C'est pour ça que je suis là, non ?
Je vais citer et décrire chaque particularité. Vous ferez le tri vous-même. Pas qu'ça à faire moi.

En premier lieu, les capacités physiques. 73 est doté d'une force remarquable. J'ai pu l'observer soulever, à froid, une charge destinée à deux ou trois hommes, atteindre des records à la course et au saut et esquiver des projectiles lancés à bonne vitesse. Impressionnant, n'est-ce pas ? Cela s'explique par les nombreuses altérations qu'ont provoquées les radiations.
La fréquence des trains de potentiel d'action, qui - pour les ignares comme Ivanov - caractérise l'intensité du message nerveux et donc de la réaction physique a été revue à la hausse. Les connexions synaptiques ont également été améliorées pour une diffusion plus précise et plus rapide en cas de réponse réflexe.
De même, le métabolisme s'est accéléré globalement. Tension artérielle, glycogénolyse - fabrication d'énergie à partir de sucre stocké, Ivan, inculte va -, échanges gazeux et sanguins et enfin, tachycardie - tout plein de battements de cœur très vite, très vite -. Beaucoup des substances circulant dans le sang ont vu leur taux "normal" - valeur consigne, si tu veux avoir l'air intelligent - se rehausser. C'est notamment le cas de l'adrénaline, le sucre et donc l'insuline - le truc qui permet d'avoir du sucre dans le sang (glycémie) -.
Concernant l'adrénaline, il faut vous avertir, prenez des précautions si vous l'emmenez. Dans ses périodes de stress, 73 est une véritable arme taillée pour le combat rapproché. Les caractéristiques citées précédemment sont exacerbées et la moindre réactions s'effectue avec une incroyable violence et fluidité. Ce serait un soldat hors-nome, vous ne trouvez pas ?

Passons aux interactions physicochimiques moins évidentes et à une découverte fantastique sur le domaine scientifique. Je me force à garder mon calme mais en abordant le sujet, je jubile. Je veux parler de la longévité du sujet 73. Ses secrets pourraient révolutionner la médecine actuelle ! (Inspiration)
Hum.
Le sujet 73 dispose vraisemblablement d'une espérance de vie extrêmement longue pour un homo sapiens. La gestion des dégâts physiques par l'organisme est très intéressante par exemple.
Lors d'un prélèvement, 73 s'est débattu et blessé contre un scalpel laissant une large plaie sur le milieu droit du dos. Au bout de trois jours, la cicatrice s'est résorbée de manière inattendue, il n'en reste qu'un mince sillon.
Cette guérison accélérée est due à une réactivation des cellules souches - les cellules "zéro" capables de devenir n'importe quelle autre cellule spécialisée et donc empêchant toute pénurie -. Les réactivation en laboratoire donnaient généralement des résultats hasardeux. Au lieu de se transformer en cellule de foie, les cellules souches devenaient des cellules pulmonaires, etc... Bref, la science n'a jamais pu les maîtriser pour l'instant. Avec 73, nous avons l'occasion de comprendre comment les contrôler ! Imaginez ! On pourra soigner toutes les maladies ou blessures ! La médecine soviétique deviendra la plus performante du monde ! Ha ha ha ! (Inspiration)
Pfouh.
Il y a un autre détail important. Toujours à propos des mécanismes d'anti-senescence, je me suis inspiré des récents travaux de ma confrère Elizabeth Blackburn sur ce que l'on appelle les télomères et la télomérase. Pour les pauvres d'esprits - dont je ne citerai pas le nom -, les télomères sont les extrémités des brins d'ADN. Au fur et à mesure qu'il est utilisé, l'ADN est rongé à partir des télomères. Ces derniers ne servent à rien sauf à éviter que l'ADN soit directement attaqué. Mais à partir d'un moment, il n'y a bien sûr plus de télomère. Alors, c'est le vieillissement. Sinon, la télomérase correspond à l'enzyme qui évite la disparition des télomères et par conséquent le inhibe le vieillissement.
Après ce cours pour sous-doués ayant accédé à leurs fonctions parce que Cousin Nikolaï est un haut-placé, j'en reviens à 73.
Alors que seuls les embryons et cellules germinales sont en mesure de produire de la télomérase, 73 en est également capable ! Ainsi, nous sommes dans l'incapacité de déterminer la tranche d'âge précise de son décès ! C'est la base de l'immortalité !
Il faut que nous autopsions 73 ! Ce n'est pas très éthique mais au diable les convenances ! C'est la plus grande découverte du siècle ! Que dis-je ? De tout les temps ! Dieu n'a qu'à bien se tenir !
(Respiration haletante)
(Voix de fond féminine incompréhensible)

Certes. Je ne m'arrête pas en chemin. Parlons des petits défauts.

Hum. Qu'est-ce qu'il a comme défaut ? Ah oui.
Le sujet 73 est atteint de leucotrychie - en clair, il a les poils blancs et pas parce qu'il est vieux - sans doute due à une exposition aux radiations. Je ne pense pas que ce soit lié à l'ensemble des aptitudes précédentes. Cela est une conséquence secondaire des radiations. Hormis son caractère inesthétique, il n'y a pas de grands problèmes induits.
En revanche, sa forme particulière de nécrose, loin des rebutants "pourrissement noirâtres" habituels, est plus problématique. Sa peau subit une dégénérescence progressive et doit être régulièrement alimenté en nutriments, tissus et même divers microbiotes. Malheureusement, la plupart de ces ingrédients sont difficiles à trouver en bonne qualité hormis dans d'autres dermes de bonne qualité. Très désavantageux me direz vous. Très, en effet, s'il ne possédait pas une autre particularité que j'ai tenu à cacher au Docteur Slov.

(Voix basse)

L'hypoderme de 73 contient de nombreuses enzymes susceptibles de sortir via les pores sous l'ordre d'un message nerveux. Ces protéines enzymatiques ont pour effet extraire toutes les substances précédemment citées, y compris les microbiotes - sans doute en les attirant comme pour une plante carnivore -. 73 doit donc entrer au contact d'un épiderme auxiliaire et y insérer ses enzymes. Après un nouveau message nerveux traduit chimiquement cette fois, les pores réabsorbent alors toute la "récolte" - le bruit de succion est absolument abominable -. La peau de 73 retrouve alors un aspect similaire à celui de la peau "dévorée". Quant à la peau victime, car il s'agit d'un meurtre cannibale, elle se transforme en une plus ou moins épaisse pellicule sèche qui disparaît très vite.

(Raclement de gorge)

(Voix normale)

Hum. Il ne me reste plus qu'à conclure.
Les nombreuses particularités du sujet 73 sont le résultat de mutations induites elles-mêmes par des radiations. N'explique cependant que ces aptitudes soient parfaitement maîtrisées par le sujet. J'en ai déduit qu'il existait une mutation plus en profondeur, plus discrète mais la plus importante de toute.
Vous n'êtes pas sans savoir que l'être humain n'est en mesure que d'employer, quoi, dix pour cent de ses capacités cérébrales. Mon hypothèse est la suivante. Pour parvenir à maintenir une telle homéostasie dans son métabolisme et une telle compréhension des mécanismes nouveaux de son organisme, le sujet 73 ne peut qu'utiliser une plus grande partie de son cerveau. Je ne vois pas quelque chose de phénoménal, son corps n'y survivrait pas, mais vingt pour cent sont suffisant.

L'autopsie de 73 est donc une nécessite scientifique. Que ce soit pour l'humanité entière ou pour la Grande Mère Russie, il nous FAUT le sujet 73."

La radiocassette s'éteignit automatiquement. Le feu faiblissait au dehors. 73 dormait déjà, emmitouflé dans son épais manteau, une mèche de cheveux blancs sur les yeux, enlaçant l'appareil comme s'il s'agissait de son plus grand trésor.

  • Lester : Mind Storm

  • -Entrez Monsieur Aïzek ! Entrez donc, fit une voix féminine derrière la porte.

    73 poussa la porte, lui révélant une délicieuse petite blonde avec un sourire fin, des yeux candides en amandes et un délicieux nez retroussé.
    À croquer, songea 73.

    -Asseyez-vous, je vous prie, continua la mignonne.

    73 s’assit.

    - Nous avons fait de gros progrès. Et je crois pouvoir, sans me tromper, expliquer votre problème. Même si comme vous le savez, ce n’est pas à un psychiatre de déterminer un diagnostic sur vos migraines et vos amnésies. Je vous conseille bien entendu de consulter un médecin. Au moins pour des prescriptions.

    Il en avait assez de ces sermons détournés. Il ne pouvait pas voir un médecin. Un simple examen médical pouvait mettre la puce à l'oreille d'Herinnen. Ou pire : de la communauté scientifique. Un organisme comme le sien était une perle pour les chercheurs. Combien des siens avaient déjà été capturés et disséqués ?
    Plus jamais Pripyat. 73 frissonna.
    Pour l'instant, il se contenterait d'un psychiatre. Ils ont bien dû suivre une formation similaire.

    - Pourquoi ces amnésies, Miss ? Et pourquoi ai-je donc la sensation que mon crâne réchauffe continuellement une braise ?

    - De la poésie jusque dans la souffrance... Très joli. (raclement de gorge)

    73 continuait de fixer la psychiatre dans les yeux.

    - Bien. Je vais reprendre depuis le début jusqu'à ma conclusion. Ainsi vous pourrez suivre l'évolution de vos maux.

    - Soit.

    - Tout d'abord : votre enfance. C'est cliché, vous ne trouvez pas ? plaisanta t'-elle.

    Mais il n'était pas d'humeur à plaisanter. Ça faisait bien quatre mois que 73 se ruinait en frais de consultation, sans qu'elle ne cerne jamais l'origine de ses maux. Il n'avait pas l'habitude de séjourner aussi longtemps dans une ville, fut-elle Los Angeles. Si elle s'avisait de le renvoyer bredouille avec ses amnésies et sa migraine insolente, c'est sa famille qui trinquerait. 73 avait fait toutes les recherches nécessaires avant de la choisir. Adresses, proches, moins proches, tout.

    - Je n'ai pas le cœur à patienter plus longtemps, Miss. Vous êtes du genre dispendieuse, ma jolie. Dépouiller les malades est un passe-temps ?

    - Ce serait moins cher avec un spécialiste, Monsieur Aïzek. Vous vous ruinez seul. Mais revenons à votre problème.

    -Enfin.

    - Hum. Durant votre enfance, selon vos dires, vous avez vécus de nombreux évènements mentalement difficiles. Il se peut très bien qu'ils aient endommagés votre santé psychique. Les dégâts étaient bien sûr superficiels, félicitez votre formidable résistance mentale.
    En revanche, ils ont créé un foyer parfait pour des traumatismes futurs. Ce que vous avez vécu en Russie, dans le goulag, a ré-ouvert la plaie. Irrémédiablement cette fois-ci. Néanmoins, nous pouvons en atténuer les effets. Ensuite ...


    Finalement le mensonge n'avait pas eu d'impact trop conséquent. 73 avait déjà visité un goulag soviétique, cela se rapprochait beaucoup du Pripyat de 86.

    - ... pathie. Je vous conseillerais d'aller voir un confrère.

    73, qui regardait alors le vide, releva les yeux.

    - Hum. Certes.

    - Donc, pour l'instant, ces multiples traumatismes violents n'ont induit que des problèmes psychologiques comme votre aversion du manque d'hygiène et des pièces bondées. Rien de bien nouveau me direz vous. Mais il y a autre chose. Vos amnésies vous empêchaient de vous en rendre compte.

    - Vous avez donc réussi.

    - Je vous l'ai dit. Bref. Tout ces événements n'étaient que des prémices, les fondations de votre mal. En réalité, l'évènement charnière fut l'assassinat de votre amie à Paris conjoint à votre vengeance en Islande.

    Le secret professionnel était une chose merveilleuse. Aucun risque qu'elle avertisse les autorités. Elle y perdrait plus que lui.

    - Rappelez-vous ces évènements. Vous avez du mal, n'est-ce pas ? Et votre migraine reprend de plus belle ?

    En effet. Tout était flou. Comme s'il n'avait été que le spectateur d'un film et qu'il tentait de se le remémorer. Son crâne le brûlait également.

    - Effectivement. Pourquoi ?

    - J'y viens. Ces deux évènements, réunis en un, furent le traumatisme de trop. La goutte qui fait exploser le vase, si on veut. En réalité, cette difficulté à vous en souvenir, c'est la conséquence d'une division de votre esprit.

    - Que voulez-vous dire ?

    - Je veux dire que vous n'êtes pas tout seul dans votre tête. Un autre, créé pour supporter ce que la vie vous envoie, vit en vous. Il s'agit probablement de la conjonction des parties de vous les plus à mêmes de lutter contre votre... poisse.

    - Et l'Autre prendrait le contrôle lorsque je perds mes moyens ?

    - Oui. C'est pour ça que vous avez du mal à vous en souvenir. Ce n'est pas une schizophrénie, je préfère vous avertir. Du moins, pas du genre commun.

    - Expliquez-vous.

    - C'est toujours vous mais en plus fort mentalement. Sans doute plus impulsif et cruel.

    - Mon Hyde ?

    - Malheureusement, oui. Mais ! Car il ne faut pas vous faire du mauvais sang, il vous obéit. Il a les même désirs, les mêmes amis, les mêmes émotions. Il gère juste les choses différemment. J'espère que ma vulgarisation est compréhensible ?

    - Oui oui. C'est mon Moi idéal.

    - Exactement.

    - Et la migraine ?

    - Elle provient du conflit entre vos deux personnalités. Chacun veut prendre le dessus sur l'autre. C'est notamment le cas lorsque vous tentez de vous accaparer la mémoire de l'Autre. En gros, vous le réveillez et vous vous disputez.
    Bon, je vulgarise abusivement mais c'est pour que vous compreniez.


    - Comment puis-je y remédier ?

    - On ne peut pas. Pas totalement en tout cas. Je vous l'ai dit : c'est votre traumatisme qui fait ça. Je dois également vous prévenir. Votre dépendance à l'alcool et aux autres substances amplifieront le phénomène. Rendant les amnésies plus fréquentes et les migraines plus violentes. Une cure de désintoxication et un traitement spécifique peuvent vous aider.

    - Bien. Mais une telle personnalité ne peut que m'être utile, je pense que je pourrais supporter les défauts en pensant aux avantages.

    - Votre double psychique est de nature violente. Il pourrait causer beaucoup de dégâts et pas seulement à vous. Pour votre sécurité, vous devriez en plus de consulter un médecin pour vos migraine, suivre un traitement dans l'Institut non loin d'ici.

    - Non merci. Les choses commencent à me plaire.

    - Je suis désolé, Monsieur Aïzek. J'avais prévu que vous ne seriez pas d'accord. J'ai donc pris la peine d'appeler quatre infirmiers qui vous attendent dans la sale d'attente. Ils sauront vous maîtriser vous ou l'Autre.

    - Vous me décevez, Miss. J'aurais tant aimé vous inviter à dîner. Dommage. Pour vous.

    73 se dirigea vers la porte. Il avait pris soin de dérober la clé. Une fois la porte fermée, 73 adressa un grand sourire à la petite blonde.

    - On va s'amuser.


    Lorsque les infirmiers défoncèrent la porte, il n'y avait plus âme qui vive dans la pièce. Seul un petit corps dépecé gisait dans le confortable canapé du psychiatre. Une mèche blonde lui avait été coupée, que l'on pouvait retrouver sur le fauteuil du patient. Le dossier du patient avait disparu et une fenêtre avait été brisée.
    Les restes du psychiatre tenaient un message entre les dents :

    - Les choses se corsent Eriksson.



    (en cours)


    Dernière édition par Lester Hopkins le Jeu 19 Mai - 7:04, édité 14 fois (Raison : Mise à jour.)
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    Lester Hopkins
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    MessageSujet: Re: The Lester Hopkins Experience   The Lester Hopkins Experience EmptyJeu 19 Mai - 7:06

    Chapitre π : Ce qu'il vaudrait mieux qu'ils ne sachent pas

    • The Weapon

      Toc toc toc.

      -'Trez.

      Le vieux majordome entra. Lester le connaissait à peine, il n'était arrivé qu'il y a deux semaines et ses affaires n'avaient pas finies d'êtres déballées. Il n'avait donc pas eu le temps de s'intéresser aux employés de maison.
      Néanmoins, un majordome avec un tel regard hagard... C'était assez troublant.

      - Oui, Abraham ? Que puis-je pour vous ?

      Il vint jusqu'au bureau et s'assit en face de Lester.
      Le majordome n'était pas simplement hagard, il était réellement terrifié. Qu'avait-il bien pu voir ? Les Toriens qui résidaient dans la maison n'avaient pas le droit de toucher aux employés. Même le plus pitoyable jardinier. Et un ordre de Lester ne se discute pas.
      À moins que...

      - Mon... monsieur... Je prie Monsieur de bien vouloir m'excuser, mais... la-la-la cave...

      Aïe, c'était ce qu'il craignait. Avertir les employés au sujet de l'arme qui dormait à la cave ne lui avait même pas traversé l'esprit. Lorsqu'il était arrivé, le majordome était en ville pour faire des provisions. Lester, Vassili et Mago en avaient profiter pour descendre l'arme à la cave. Et l'y enfermer.
      La cave était à condamner, c'était le seul endroit où l'on pouvait l'enfermer sans risque.

      - Que-que-quelle est cette chose ?

      - C'est l'Ange. Mes hommes la nomment comme ça. Je regrette mais vous allez devoir éviter d'entrer dans la cave désormais.

      Le majordome avait repris des couleurs. Il avait été formé pour conserver ses moyens, que diable ! En plus, l'idée d'une nouvelle organisation dans la maison semblait le déranger beaucoup plus que celle que des monstres dorment chez lui.
      Il faut dire qu'il travaillait ici depuis plus de trente ans et son système fonctionnait à merveille. Sauf que Lester n'était pas un maître de maison normal, il avait des besoins très différents.

      - Mais où vais-je ranger le vin ? Et les affaires encombrantes ?La cave est l'unique pièce suffisamment vaste et fraîche pour contenir le tout.

      - Il y a une bâtisse au fond du jardin. Des murs de brique épais, une position à l'ombre. Pas de fenêtres. Je pense que ce sera parfait.

      Le majordome écarquilla les yeux. Visiblement mécontent de ce changement dans son système. Qui plus est, Lester avait coupé la corde sensible.
      Le vieil employé releva le buste, se pinça les lèvres et plissa les yeux. Probablement l'unique émotion qui transparaîtrait sur son visage et dont Lester serait témoin.

      - Sans vouloir vous offenser, Monsieur. Il s'agit de ma chambre, fit le vieil homme, sceptique et pas vraiment rassuré de perdre son lit. Pourrais-je vous conseiller d'opter pour une autre solution ? Trouver un nouvel endroit où ranger cette chose, par exemple.

      Avec beaucoup d'imagination, on pouvait croire que le majordome fulminait.

      - Vous logerez dans la maison. Dans l'une des deux chambres près de la cave. Elles sont libres, n'est-ce pas ?

      - Oui. Mais qu'en est-il de cette chose ? Monsieur ne pourra pas être convenablement servi si je dois craindre jour et nuit que ce monstre me saute à la gorge.

      - Du calme. L'Ange ne vous fera aucun mal tant que je serais présent. Elle demeurera enfermée dans au sous-sol. Je serais l'unique personne à posséder la clé. Et comme vous me semblez inquiet...

      Le majordome tiqua. Dévoiler des émotions ne faisait pas partie de son travail. Mais il allait devoir retrousser ses manches car Lester amenait avec lui toutes les atrocités du monde. Et même des choses encore plus amusantes.

      - Je vais vous mettre au courant à propos de l'Arme. Vous serez le quatrième être vivant à connaître le secret de cet Ange. Et ainsi, à pouvoir la manipuler avec un minimum de risque. Je compte sur vous pour le garder.

      - Monsieur m'insulte. Mon métier ...

      - Je sais, je sais. Accompagnez-moi à la cave.

      Lester et Abraham se levèrent. Après avoir traversé la gigantesque pièce qu'était le bureau (et dont Abraham appréciait beaucoup la propreté), un long couloir, descendu un escalier et traversé à nouveau un couloir, ils arrivèrent à la porte de la cave.
      C'était une porte épaisse en métal avec une petite fente au milieu. Cette fente était l'unique aération de la pièce.

      Lester ouvrit la porte, descendit l'escalier à tâtons, de peur qu'une des planches casse, et chuchota le nom du majordome.

      - Abe. Descendez. Doucement. Aucun bruit. Interdiction de faire du bruit.

      Le majordome descendit les escaliers et agrippa l'épaule du Torien. Sa main tremblait. Il inspira à fond et chuchota à Lester. Il avait compris que le silence était son meilleure moyen de survivre.

      - A-alors, Monsieur ? Qu'est-ce que c'est que cette Ange ?

      - En réalité, c'est une personne vivante. Ou plutôt, du même genre que mes hommes et moi-même, c'est un monstre.

      - Non, Monsieur. Des voyous, oui. Des monstres, non.

      Dans le raie de lumière qui émanait de la porte, lester sourit. Ce majordome était quelqu'un de bien. Seul lui importait de servir le maître de maison, fut-il le Diable en personne.

      - Merci. Bref, l'Ange est une femme. Une personne que j'ai trouvée en Italie, elle avait été contaminée par le nuage radioactif alors qu'elle était en montagne... Cramponnez-vous à mon bras et avançons, ordonna Lester en désignant les ténèbres. Le majordome acquiesça.

      - C'est une Première Génération, donc
      , précisa le majordome qui serrait l'épaule de Lester.

      De plus en plus impressionnant. Il devait capter les conversations qu'il avait avec Vassili et Mago. C'était sûrement l'humain le plus renseigné à propos des Torien maintenant. Et il allait probablement acquérir plus d'informations que certains Toriens eux-mêmes.

      - Exact. C'est une Torienne
      (le majordome hocha la tête : il comprenait le mot) très spéciale. Elle est plus forte, plus rapide et plus sensible que les autres. Et elle fait de délicieux cookies.

      Ding gling gliging.

      Lester avait heurté dans une bouteille de verre.

      Il y eut un craquement puis le silence.
      Un silence lourd et oppressant qui semblait vouloir encercler les deux hommes afin de les empêcher de s'enfuir. Il ne fallait pas rester là.

      - Sauf votre respect, Monsieur, je n'aime pas ça.


      Lester se figea. Lester était nyctalope, certes, mais les ténèbres étaient bien trop denses dans cette pièce. Il y percevait les objets jusqu'à, difficilement, deux mètres. Et ce qu'il perçut le fit trembler.

      - Elle n'est plus sur sa chaise.

      - Ce-ce-ce qui veut dire ?

      Lester ferma les yeux et tenta de ressentir les présences dans la pièce. Derrière, personne. À gauche, personne. À droite, personne. En face, personne. Mais où était-elle ?
      Déclic.

      - Mer-

      - Hyaaaaaaaaaaaah !

      Un hurlement strident explosa dans la pièce, vrillant les oreilles de Lester.
      Une masse sombre tomba dans son dos.
      Baf.
      Lester fut projeté sur le côté par une violente baffe. Il glissa sur le sol et vint heurter la cave à vin.
      Pouah. J'ai horreur du vin.
      ...
      Abe !



      Lester bondit et fonça sur le majordome qui restait pétrifié au centre de la pièce. Tous ses sens étaient en ébullition. Ses yeux perçait de mieux en mieux la pénombre et il captait les sons qu'il n'avait pas remarqué avant.
      Notamment ces petits pas rapides au sol, sur les murs, au plafond... Elle était trop rapide. Lester n'arrivait pas à la suivre du regard.

      Ça craint.

      - Rhîîîî !

      - Cours, Abe, cours !

      Trop tard. Il vit une masse sombre saisir le col du costume du vieil homme et tenter de le soulever du sol. Malheureusement, du fait de sa petite taille, l'arme ne fit que le soulever légèrement sur la pointe des pieds. Le majordome tremblait.
      La chose gaina son bras droit, se préparant à frapper.

      - Qui êêêêtes vouuuus ?!, hurla l'Ange d'une voix stridente.

      - Madame, re-re-reposez moi, je vous en prie ! Vous abîmez mon costume !

      - Guaaaaaaah !

      La chose monstrueuse prit son élan, et propulsa son bras.

      - Mémé, attends ! cria Lester d'une voix nasillarde.

      Un silence envahit la salle.
      Durant quelques secondes tout sembla figé, hors du temps.

      Puis Lester entendit la chute brutale de Abraham que l'Arme avait relâché.
      Elle s'approcha de Lester à petits pas et lui pinça la joue.

      - Mon petit Frankiiiie ! Tu viens rendre visite à ta mamie ? fit-elle d'une voix nasillarde et tremblotante.

      - Oui, mémé. J'ai amené mon copain Abe, regarde ! Ca n'te dérange pas, mémé ? Diiis ! S'il te plaîît ! continua Lester en imitant la voix d'un enfant.

      Lester apercevait distinctement ses traits.
      Elle n'avait pas pris une ride. Quoique il ne les avait pas compté.
      Parce que loin de ce que tous les Toriens pouvaient s'imaginer, l'Ange était en réalité une vieille mamie-gâteau que Lester avait fait évadé d'une maison de retraite haute-sécurité.
      Depuis qu'il la connaissait, elle n'avait pas changé.
      C'était toujours ce même visage souriant et ridé. Ces yeux mi-clos cachés par d'épaisses lunettes rondes. Ces dents abîmées et légèrement jaunies. Cette vieille peau parsemée de tâches brunes. Ces horribles ongles, reliquats d'une ancienne manie à se les grignoter. Cette même robe bleue -et de mauvais goût- que lui avait donné la pension où elle avait séjournée avant l'intervention de Lester. Et bien entendu, la croix au cou, les perles aux oreilles et un anneau en or au doigt.

      - Ooh ! Mais non voyons ! Il peut rester jouer ici ! Mais ne faites pas de bêtises ! Mamie a lavé la maison. Tenez, asseyez vous sur le tapis, Mamie va vous chercher du jus de pomme.

      Lester se leva et partit chercher Abe, assis par terre, perplexe.

      - Du calme, chuchota t'-il. Fais lui croire que tu es un enfant. Je t'expliquerais.

      - Euh, d'accord.

      - Huuuh ?

      - Merci beaucoup, Madame ! fit rapidement le majordome d'une voix ridicule.

      Une fois assis devant le rocking-chair de l'Ange, Lester commença à expliquer en chuchotant qui était cette grand-mère.

      En réalité, c'était une grand-mère internée dans un établissement étroitement surveillé. Ses petits-enfants l'y avait enfermé car elle était sujette à certaines problèmes psychiques.
      Elle était persuadé d'évoluer dans un tout autre monde. Cette vieille dame était incapable de percevoir les mêmes choses que nous.
      Lester avait passé du temps à l'étudier, il pouvait affirmer sans se tromper, que l'Ange vivait toujours dans sa petite maison qu'elle ne quittait jamais. À vrai dire, elle ne quittait jamais la pièce. Ce qui permettait à Lester de la laisser pourrir dans la cave sans qu'elle s'en aperçoive. Elle recevait chaque jour la visite du traiteur - Mago - et de temps en temps celle de son petit-fils - Lester - et de ses camarades de classe. Elle avait également un chat, Sweetie. Lester suspectait un rat qui avait profité lâchement de sa faiblesse d'esprit.

      - Et ces cris ? Ce déferlement de violence ?

      Ça, c'était ce que Lester préférait chez elle. Ça, ses cookies et le fait qu'elle confonde le jus de pomme avec le whisky.
      Bref.
      L'Ange vit dans son monde et demeure persuadé que c'est le monde réel. Là où cela devient intéressant, c'est sa réaction lorsque le monde vraiment réel empiète sur son monde. L'interférence déclenche une sorte de défense instinctive : elle supprime le parasite et oublie jusqu'à son existence.
      Heureusement, certains signes précèdent ses crises. Elle se fige, elle tremble, puis se met à hurler. Et enfin, elle vous saute dessus, vous absorbe la peau, vous réduit en charpie, vous dévore, vous donne à manger au chat, et enfin retourne à son tricot.

      - Tuer des Toriens de Première Génération devenait de plus en plus dangereux. Certains étaient plus fort que moi. Il me suffisait juste de lâcher Mémé dans la foule et elle s'occupait du reste. Rapide, efficace et économique. L'Arme anti-torienne absolue : Mémé Angèle.

      - D'où le nom d'Ange, Monsieur ?

      - Oui. Faudra vraiment qu'elle te donne la recette de ses cookies.

      - Alors, les enfants ? Le jus de pomme est bon ?

      - Délicieux, mémé !

      - Je vous remercie, Madame. Mais je ne peux pas boire de jus de pomme dans mes heures de service. C'est contraire à l'éthique.

      - ...

      - Raté, Abe. Cours.

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    The Lester Hopkins Experience

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