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 Home, Sweet Home

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Gabriel Gainsbourg
Torien

Gabriel Gainsbourg

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MessageSujet: Home, Sweet Home   Home, Sweet Home EmptySam 9 Avr - 20:01

[début du RP dans le salon]

-Hum. Nous ne sommes pas si différents.

Gabriel rendit son sourire à Lester, satisfait. S’il avait été naïf, il aurait pensé qu’il venait de marquer un point. Il ne l’était pas, par conséquent, il ne s’accorda pas le loisir de jubiler intérieurement préférant nettement avoir une agréable surprise par la suite plutôt qu’une désillusion que serait toujours douloureuse. Il avait parfaitement conscience, et ce malgré son immaturité chronique, que le Torien en face de lui n’était pas simple, et que les règles de manipulations de base ne fonctionneraient pas avec lui. Aussi, il ne s’autorisa pas à interpréter d’une quelconque façon que ce soit sa phrase. Ils n’étaient pas si différents, pour autant cela ne voulait absolument pas dire que Lester le considérait comme son égal, ou du moins, comme quelqu’un méritant un traitement de faveur.

Gabriel préféra détourner ses pensées de ce genre d’interrogations qui ne menaient à rien, et se perdit dans la contemplation du nouveau lieu sur lequel ils venaient tout deux de déboucher.

Lester l’avait conduit, en bon maitre de maison qu’il était, à travers les couloirs de l’immense bâtisse.

La décoration intérieure témoignait de sa richesse, et du goût de son hôte. Ou peut être était-ce Abraham qui avait été chargé de rendre l’endroit digne de celui qui l’habitait. Gabriel écarta la question d’un mouvement de la tête. Le lieu était lumineux, ce qui ravit le jeune Torien friand de soleil. En effet, si les humains les comparaient souvent à des vampires, ce en relation au fait qu’ils se nourrissaient d’une substance vitale à l’espèce inférieure, il n’y avait pas plus exact opposés que ces deux sortes d’hybrides. Les Toriens étaient autant avides de la lumière du jour que les vampires la craignaient.

Lester passa devant une multitude de portes, Gabriel sur ses talons. Il marchait d’un pas léger, un sourire flottant sur son visage. Il se sentait comme un touriste découvrant la maison dans laquelle il allait passer ses vacances, pourtant, il savait que s’il était ici, ce n’était pas en réalité pour faire bronzette sous les cocotiers. Claire n’aurait jamais pris la peine de le contacter aussi rapidement pour une raison si futiles, à présent Gabriel en était sur.

Le jeune Torien cru apercevoir ce qu’il identifia comme la cuisine, puis un peu plus loin, beaucoup plus intéressant, un bar.

Des portes closes se ressemblant fortement donnaient l’impression de se trouver dans un hôtel.

Lester, pendant qu’ils marchaient, avait continué à questionner son invité. Celui-ci eut la vague impression de passer un entretien d’embauche, et, plutôt que de s’en offusquer, chose qu’une personne un minimum sensée aurait fait, il s’en réjoui. S’il réussissait à gagner l’estime de son supérieur –cette pensée le fit grimacer imperceptiblement, Gabriel était un insoumis –le mérite n’en serait que plus grand.

Il respira lentement, cherchant ses mots.

Ils venaient tout deux de se stopper devant l’une des portes du couloir, mais Gabriel n’y fit pas vraiment attention.

« Les humains… » Murmura-t-il comme s’il se parlait à lui-même plutôt qu’à Lester.

Les yeux dans le vague il réfléchit sérieusement à la question. Il arborait maintenant une petite moue boudeuse de gamin contrarié.

Il pensa à sa famille. Son esprit lui rappela la lettre de son frère qui se trouvait au fond de sa valise. Il se mordit la lèvre inférieure, les sourcils légèrement froncés.

« Les humains sont étranges… » reprit-il « même avant… ma transformation –il avait prononcé ce mot en articulant bien distinctement chaque syllabe comme pour être sur de ne pas faire d’erreur, ou comme si c’était un mot particulièrement difficile pour lui –c’est une chose que je trouvais déjà frappante. Ils sont tellement… »

Gabriel leva les yeux au ciel, signe d’un certain dédain, et fit un geste de la main témoignant de son impuissance à trouver le bon terme. Quelques secondes plus tard il reprit :

« Ils sont à la fois extrêmement réduis psychologiquement, parlant sans cesse d’eux même et faisant tourner les maux du monde autour de leurs petits problèmes, et en même temps, ils sont imprévisibles, ce qui fait d’eux des êtres très… malsains. »

On pouvait ressentir tout son dégout de la race rien qu’à la façon de prononcer ce mot.

« Pour eux, nous sommes la figure du mal, et ce, non pas parce que nous sommes différents, si cela avait été le cas nous n’aurions été qu’un curieux sujet d’étude sur lequel faire des expériences ; non, nous sommes la figure du mal parce que nous leur sommes nuisibles. »

Gabriel regarda Lester dans les yeux pour la première fois depuis qu’il avait commencé à parler des humains. Il était réputé pour être impassible et flegmatique, pour prendre la plupart des sujets à la légère et pour rejeter toutes les responsabilités, celui-ci était surement le sujet qui lui tenait le plus à cœur. La plupart des Toriens détestaient les humains par principe. Ils étaient leur gibier, et ils se sentaient supérieur alors ils les méprisaient naturellement. Gabriel n’était pas de ceux là. Par exemple, il aimait sa secrétaire. Elle était vive d’esprit, pleine de ressources, toujours là au bon moment. Elle savait s’oublier elle-même pour l’amour de lui, mais n’était pas soumise et pitoyable. Il avait déjà songé à la transformer, mais il avait repoussé cette idée. Elle était humaine, et malgré ce fait elle n’était pas aussi détestable qu’eux, Gabriel se raccrochait à ça pour ne pas se faire écraser par une haine stupide qui le transformerait en bête, comme la plupart de ses congénères.

« Je ne déteste pas les humains, prononça-t-il d’une voix sérieuse qui contrastait avec ses cheveux rouges ses vêtements d’adolescent rebelle et son air enfantin, je crois que pour la plupart d’entre eux, ils me font simplement un peu pitié. »

« Pour autant je ne les sous estime pas, rajouta-t-il précipitamment, je les sais absolument prêt à tout pour défendre leurs causes désespérées, et croire qu’ils nous sont infiniment inférieures serait une lourde erreur. Ils ne sont pas tous avides, c’est un fait. Mais le temps m’a apprit qu’ils avaient tous un péché et que le trouver revenait à localiser leur talon d’Achille. Ensuite, il suffit d’être assez adroit pour que la flèche atteigne le bon endroit. »

Gabriel venait de reprendre une voix enjouée, et il offrit un grand sourire, ses yeux brillants de malice lorsqu’il rajouta sur le ton de la confidence :

« Ceci dit, j’ai toujours soupçonné que si Pâris, guidé par ce cher Apollon, avait réussi à ôter la vie d’Achille d’une flèche placée à un endroit si improbable, ce n’était que sous le coup de la chance. »


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Lester Hopkins
Torien

Lester Hopkins

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MessageSujet: Re: Home, Sweet Home   Home, Sweet Home EmptySam 16 Avr - 15:04

Même après plusieurs mois passés dans la Maison, ses prodigieusement longs couloirs surprenaient encore Lester. Les portes des nombreuses chambres défilaient sur leurs flancs. La décoration se voulait épurée, moderne mais absolument pas fantaisiste. Et, bien entendu, tout était extrêmement cher. Une fine moquette en laine d'alpaga, du mobilier en bois laqué, des petits lustres en cristal (summum de la fantaisie qu'Abraham eut admis dans la maison), des plantes vertes sans fleur, des tableaux (avant tout de l'art moderne et souvent des nus), des sculptures, bref une panoplie qu'un homme normal mettrait trois vies à rassembler.

Chaque extrémité du couloir donnait sur deux escaliers face à face, l'un montant, l'autre descendant. Du montant, on pouvait accéder au bureau et à d'autres pièces officielles où la plupart des invités n'avaient pas l'autorisation de pénétrer (planque d'armes, salle de torture, laboratoire de drogue, etc...). Du descendant, devant lequel les deux Toriens étaient passés on arrivait accessoirement à l'une des cuisines (une sur trois) et principalement à un bar (un sur onze).
Trente-trois chambres ponctuaient le couloir à intervalles réguliers, faces à faces, sauf une. Du fait du nombre impair, la chambre centrale faisait simplement face à une large baie vitrée. Lester avait décidé que ce serait la chambre de Gabriel. Et de la secrétaire. C'est bon, si je ne peux pas m'amuser avec, je ne vois pas pourquoi elle aurait mes faveurs.

Lester marchait les mains dans les poches, le dos légèrement voûté. Les sourcils froncés trop longtemps, son front avait légèrement rougi entre les yeux ce qui contrastait avec son teint blafard. Ses traits que l'on qualifiait généralement d'efféminés s'étaient durcis (quoique son charme demeurait intact).
Le leader Torien fixait une baie vitrée à l'autre bout du couloir, plus précisément un petit vitrail rouge rectangulaire au sommet. Il n'avait rien de particulier mais Lester ne pouvait en décrocher son regard. Il ressemblait aux "pas-tout-à-fait-réveillés" qui fixaient le vide en dégustant leur tartine.

Même si le couloir était long (les chambres d'amis étaient d'une taille inhabituelles, même pour des demeures comme la Maison sur la Colline), Lester conservait une vitesse de marche très réduite. Il voulait prolonger le "test".
Il profita du temps de réflexion de Gabriel pour justifier l'entretien :

- Je pense que vous comprenez l'utilité de ces questions. Je ne peux pas m'entourer de n'importe qui. Claire m'a dit du bien de vous, c'est un bon début. Même si les Toriens sont pour la plupart mes séid... mes amis, je préfère vivre aux côtés de personnages vraiment dignes d'intérêt.

Gabriel étant dans son dos, Lester était incapable de savoir sa réaction ou même s'il avait entendu.

Finalement, ils arrivèrent devant la porte centrale avant que la réponse ne fut donnée.

Lester s'était arrêté avant la porte et fixait toujours le vitrail rouge du fond. Le soleil, le vitrail et son visage était parfaitement alignés. Une bande rouge s'était formée au niveau des yeux de Lester et camouflait la rougeur de son front.
Quant au Gamin, il avait poursuivi sa course avant de freiner de l'autre côté de la porte, sans doute instinctivement. Le soleil qui émanait de la baie vitrée frappait son dos.

Lorsque Gabriel commença à parler, Lester stoppa toute action en cours pour ne se concentrer que sur sa voix. Il aurait pu faire penser à un mannequin si l'on ne voyait pas la fumée du cigare à chaque expiration et les yeux noisettes-pâles (restes d'une pigmentation à l'agonie) scintiller dans une lueur rouge.

Lester avala alors tout le monologue du Gamin, sans en perdre une goutte. Il demeura immobile, seuls de quasi-imperceptibles plissements oculaires signalaient des réactions de sa part.

Le leader Torien détacha son regard du vitrail et sortit de sa torpeur lorsque Gabriel atteint la fin de son monologue. Les idées affluaient en masse. Le service d'immigration psycho-Lesterien tournait à plein régime.
Son esprit analysait la conversation et émettait les idées principales :

Le Gamin ne déteste pas les humains. Tout juste les méprise t' il.
On ne change pas un intellectuel. Les autres imbéciles, c'est relativement aisé mais celui c'est une autre paire de manches. Jamais il ne prendrait part à un pogrom, de près ou de loin. Il ne doit voir que ses propres intérêts. Il faudrait l'acculer pour déclencher une réaction de sa part.


Ensuite, il suffit d’être assez adroit pour que la flèche atteigne le bon endroit. Ceci dit, j’ai toujours soupçonné que si Pâris, guidé par ce cher Apollon, avait réussi à ôter la vie d’Achille d’une flèche placée à un endroit si improbable, ce n’était que sous le coup de la chance.

Il écarquilla les yeux et observa Gabriel. Celui-ci ressemblait de plus en plus à un gamin. Adorable en effet cette assurance espiègle et ce grand sourire qui illuminait son visage.
Lester lui rendit son sourire, pas aussi innocent.

Bingo.

L'esprit de Lester venait de passer de la Formule 1 à l'avion de chasse. Toute les idées venaient de s'aligner une à une dans un ordre parfait. Chacune devenant un maillon d'une chaîne de cause à effet qui caractérisait les plans du leader Torien. Lester avait trouvé.

Oh, mais j'ai l'adresse et surtout la chance suffisante pour atteindre ma cible, moi.
Pour te manipuler comme mes autres séides, il me suffit simplement de titiller ce que ta Raison ne maîtrise pas : ton amour évident pour ta secrétaire. Ça, c'est ton Talon d'Achille. Et la flèche empoisonnée...


Lester rit intérieurement. Il voyait déjà la scène et une réaction violente du Gamin. Puis il le voyait se renfermer sur lui-même et rejoindre sa cause. Lester allait le retourner comme une crêpe, et ce serait d'une insolente facilité.

Sa satisfaction avait estompé sa migraine sans qu'il le remarque. Comme si échafauder les stratagèmes les plus ignobles était la plus puissante de toute les drogues.

- Magnifique. Je suis content que vous soyez capable d'un raisonnement aussi abouti. Ne pas se laisser influencer. C'est ce dont j'ai besoin. Mais ne prenez pas la grosse tête, fit Lester en lançant un sourire amical (et hypocrite, cela va de soi) à l'attention du Gamin. Il faudra que je vous explique mes projets, vous êtes sans aucun doute de bon conseil. Au fait, je vous ai réservé la chambre centrale. Meilleure vue, meilleures variations de température et en plus aucun risque d'être dérangé par d'incessants mouvements devant la porte.

Lester ouvrit la porte et dévoila la chambre.

Il se souvint de suite pourquoi il avait choisi cette chambre en plus de sa position dans le couloir. Grâce à un ingénieux système de reflets la lumière frappait chambre de toutes parts, et ce, même si le soleil était de l'autre côté de la maison. On pouvait bien entendu abaisser les stores pour prolonger l'obscurité matinale. À partir d'un panneau de commande high-tech, tous les mouvements des stores pouvaient être contrôlés. En les abaissant complètement, on découvrait d'autres reflets lumineux qui émanaient de la piscine et se projetaient au plafond. La symphonie de tons était particulièrement apaisante. En les ouvrant selon certains angles, l'espace prenait des dimensions différentes et les objets paraissaient nouveaux. D'une certaine manière, c'était comme si la chambre changeait au gré de la lumière, du panneau de commande et des envies du propriétaire.
Mais cela, Gabriel le découvrira lui-même.
C'était de loin la meilleure chambre de toute, si l'on exceptait celle de Lester.

- J'espère que vous aimez la lumière. L'ancien propriétaire l'appelait : L'Opéra d'Apollon.


Dernière édition par Lester Hopkins le Mar 14 Juin - 10:34, édité 1 fois
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Gabriel Gainsbourg
Torien

Gabriel Gainsbourg

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MessageSujet: Re: Home, Sweet Home   Home, Sweet Home EmptyLun 6 Juin - 14:10

Animal. L’instinct de Gabriel était à son paroxysme. Et pourtant son air candide n’avait pas quitté son visage et s’il avait été un chien on aurait pu voir sa queue s’agiter de toutes ses forces dans son dos. Il avait réellement l’air d’une peluche en quête de câlins. Les apparences sont trompeuses. Dans sa tête, toutes les sirènes d’alarme du monde résonnaient. Sa conscience lui répétait inlassablement de se méfier. Il flairait le piège. Il respirait le mal. Qu’est ce qui avait pu le mettre dans cet état ? Un changement imperceptible dans le comportement de son vis-à-vis. L’ambiance légèrement plus lourde. L’hypocrisie dont était empreinte leur conversation depuis le début.

Gabriel était de ceux qui privilégient leur propre bien être avant tout le reste. S’il sentait planer la moindre menace il était prêt à abandonner père et mère pour sauver sa peau. Il n’était pas fidèle jusque dans la mort. Il n’était pas un héros tragique. Il se contentait de protéger ses propres intérêts. Avait-il un intérêt quelconque à se méfier de Lester ? Son instinct lui disait que oui. Sa conscience lui répondait que non : il avait besoin de Lester plus qu’il n’avait besoin de se méfier de lui. Pour l’instant du moins.

Néanmoins, si Gabriel n’aurait pas risqué sa vie pur autrui, il y’avait des exceptions. Il n’était pas fidèle à son espèce. Il était un marginal parmi les marginaux. Mais il était par exemple fidèle à Claire et si elle lui demandait de l’aider elle pouvait être sur d’obtenir des résultats. Au fond, il était resté cet enfant qui n’a pas trouvé sa place au sein de sa famille. Inconsciemment il en cherchait toujours une. S’il était sur d’une chose, c’est que ce n’était surement pas auprès des humains qu’il la trouverait.

Lester avait dit avoir des projets à lui expliquer. Sans qu’il sache de quoi il parlait, la formulation retint l’attention de Gabriel. Des projets… A quoi pourrait-il bien servir dans la construction de l’empire d’un tel homme ? Quel pourrait être son rôle ? Gabriel se savait l’un des seuls Toriens encore vivant aujourd’hui a avoir réussi à se faire un nom parmi les humains. Par conséquent, il était sans doute l’un des plus puissants. Mais Lester, lui, s’était sans aucun doute fait un nom parmi ses pairs, les Toriens. Dans l’esprit de Gabriel, cela faisait de lui le plus puissant des Toriens. Et sans doute avait-il raison. Alors qu’est ce que celui qui avait déjà tout pouvait il bien attendre de lui ?

Ce n’est qu’un jeu, tout ça, pensa-t-il avec nonchalance. Un jeu pour voir jusqu’à quel point je peux jouer, justement. Moi, c’est mon métier, de faire semblant. Semblant d’être intelligent. D’être de bonne humeur. D’être drôle. D’être jeune. D’être… humain.
Il eut un vague sourire amer qui effleura à peine ses lèvres avant d’être à nouveau dissimulé dans les méandres de son subconscient.
Explique-moi, Lester, ordonne moi et je ferai, si c’est ce que tu attends de moi. Je sais trop bien reconnaitre les personnes qu’il vaut mieux compter parmi ses amis.


Lester ouvrit la porte et dévoila la chambre.

Gabriel cessa de penser.

Il retient un jappement de bonheur.

Les médecins l’auraient déclaré cérébralement mort.

Il y’avait deux choses au monde qui avaient ce pouvoir sur lui : les oranges et le soleil.

Gabriel en aurait bavé de bonheur.

- J'espère que vous aimez la lumière. L'ancien propriétaire l'appelait : L'Opéra d'Apollon.

Le corps du jeune Torien était en proie à un cruel dilemme : sauter dans les bras de Lester et lui lécher le visage en guise de remerciement ou se jeter sur le lit qui avait l’air si moelleux en hurlant de joie ?

Dans le doute –et sans doute un peu aussi par peur de mourir trucidé, il choisit de ne rien faire, mais ne put résolument pas effacer l’air béat qu’affichait son visage.

Avantage non négligeable de la chose : toutes ses craintes et ses pseudos instincts animaux avaient disparu. Dans son cerveau atrophié Lester correspondait à peu près désormais à l’équivalent d’un Dieu bienfaiteur.

Jus d’orange pressé et chambre ensoleillée avec lit moelleux en prime, tu marques des points !

Gabriel reconnecta ses deux neurones :

-Parfait.

Il dévorait la pièce du regard.

-J’ai hâte de voir quelle musique Apollon jouera pour moi, dans ce cas.

Il eut un petit sourire suffisant avant de reporter son attention sur son hôte.

-Lester. Je me doute que ma présence ici ne signifie pas être en vacances pour le reste de mes jours. Claire n’a jamais fait les choses sans raison. Aussi, croyez moi, je suis réellement heureux de traiter avec quelqu’un ayant à ce point, il jeta un regard circulaire à la pièce et poursuivit, le sens des affaires.

Il offrit à son interlocuteur un sourire franc avant d’ajouter :

« Je ne vous décevrai pas. »

Comme pour contredire le plus rapidement possible ses paroles, Gabriel prit une grande inspiration et couru se jeter sur le lit moelleux. Son corps avait prit le pas sur son esprit. Le désir avait été trop fort.

Il serra amoureusement un oreiller dans ses bras et snoba sa conscience qui lui murmurait « Lester te regarde » d’une voix menaçante.

L’Opéra d’Apollon.

La part de Gabriel dégoulinante de lyrisme et de spleen des temps modernes était au moins aussi comblée que l’autre, celle qui ne rêvait que de plages, de sable blanc, de soleil, de beaux jeunes hommes et de jus d’orange bien frais.

Gabriel se demanda presque inconsciemment si Apollon ferait, sur lui, preuve de ses pouvoirs de guérisseur. S’il réussirait à lui ôter ses angoisses parisiennes. Le jeune Torien représentait mieux que quiconque le mal moderne qui frappait les hommes de son époque. Paradoxe de la chose : il n’était pas humain. Plus humain serait une formulation plus adéquate.

Dans un sursaut de conscience, Gabriel se redressa sur le lit, l’oreiller toujours fermement serré dans ses bras, et sourit d’un air candide à Lester.

Il sentait, sans pouvoir expliquer pourquoi, qu’il serait bien ici.

Peut être était-ce du à la lumière particulière dont l’endroit était baigné.

Ou peut être était-ce cet aspect changeant qu’il avait. Qualité que le lieu partageait avec son propriétaire du moment. Ainsi lorsque Gabriel changerait de personnalité au gré de ses humeurs, la chambre changerait de décors au fil de la lumière.
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Lester Hopkins
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Lester Hopkins

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MessageSujet: Re: Home, Sweet Home   Home, Sweet Home EmptyMar 14 Juin - 14:55

Diable. Pendant un instant, il avait cru que Gabriel avait tout compris. Que Lester était une ordure qui allait le presser comme son met apparemment favori.
Le cœur de Lester s'arrêta de battre un instant, hésitant à enfoncer le bout rougeoyant du cigare dans l’œil du gamin pour mieux pouvoir le traîner jusqu'au bourreau ou à continuer de sourire le plus simplement du monde.
Il continua de sourire et découvrit la chambre à son invité.

Perdu. Nul besoin de s'angoisser.
Obtenir les grâces du Gamin serait peut-être plus facile qu'il ne le pensait.

Il avait imaginé un jeune homme buté, suintant de convictions et autres banalités inutiles à Lester. Un faux gamin à la tête d'une fortune qu'il avait amassé en suant sang et eau. Bref, le genre de personnes dont le point faible était si difficile à cerner qu'on se demandait même s'il ne valait mieux pas s'en faire un ami parce que c'était plus sûr.
Mais à la troisième impression (qui n'était probablement pas la dernière), le gamin réagissait comme... un gamin. Une sucette et ça s'accrochait à vous comme un morpion à une Australienne (ndla : Oui, Lester a quelques préjugés pas bien méchants.). C'était mignon, certes. Il aurait même pu penser à l'adopter si il n'y avait pas eu l'ombre d'un risque.
Parfait. Ça n'en sera que plus facile.
Même plus besoin d'évider la secrétaire puis de la fourrer comme un éventail ou une quelconque autre méthode barbare comme Vassili aimait tant. Quoique par précaution...

Lester pouffait son cigare en contemplant Gabriel. Le petit vibrait de plaisir au milieu de la porte. C'en était touchant. Un peu navrant aussi. Les nombreux aménagements qu'il avait du apporter à la Maison sur la Colline lui avait coûté une fortune. Et c'était sans compter la quantité de matériel militaire qu'il avait achetée pour équiper la communauté Torienne. Bon, il y avait peut-être également les deux ou quinze accessoires qu'il s'était offert pour se faire plaisir mais ça ne comptait pas.
Bref, Lester était presque sur la paille et il lui fallait absolument renflouer ses caisses. Il n'avait ni fils de milliardaire à kidnapper, ni baron de la drogue à piller. Il n'avait que le Gamin et sa société de crème anti-points noirs.
Diable, la communauté Torienne ne valait plus grand chose en ce moment.

Gabriel resta un long moment devant la chambre. Ces yeux grands ouverts, scintillant. Il affichait l'expression que Lester rapprochait le plus de la béatitude.

Mignooooon, fit une voix féminine et aiguë dans sa tête. Lester connaissait son origine. Elle provenait d'une petite fille blonde, facilement sept ans, qui s'était assise sur ses genoux lorsqu'il s'était arrêté pour regarder des chiots abandonnés dans la rue.
Il était incapable de se rappeler ce qui était arrivé ensuite. Mais c'était un souvenir inutile.
Toujours est il que la voix avait raison. Lester contemplait ce genre de petits êtres adorables qui nous donnaient envie de les chouchouter. Diable, il aurait adoré un Gremlin.

L'image de Gabriel à quatre pattes attaché à une laisse et tenant une orange entre ses dents surgit dans l'esprit de Lester.
Il secoua la tête. Ce n'était pas le moment.

- Je ne vous décevrais pas.

Le flux chaotique de pensées inutiles ralentit et Lester put de nouveau suivre Gabriel. Il avait probablement dit quelque chose avant cette phrase mais Lester n'avait pas fait attention. Et il n'avait pas envie de le faire répéter.
Tout ce qu'il avait retenu, c'était cette promesse et ce sourire niais.

Mouais. Il y a intérêt. Beaucoup trop de choses reposent sur toi en ce moment sans que tu t'en aperçoive. Ne t'avise pas de jouer avec m... nous.

Lester n'aimait pas la situation. Il devait prendre le risque et offrir sa confiance à Gabriel. Du moins, ce serait risqué jusqu'à ce que Lester soit convaincu de la bonne foi du gamin.
Mais pour l'instant, il garderait les yeux fixés sur l'épée au-dessus de sa tête.
Lester voulait le bien des Toriens. Il ne savait toujours pas si c'était par amour pour son espèce ou par revanche sur l'humanité qu'il le faisait, mais il voulait sérieusement que les Toriens puissent s'affirmer en paix (ou quelque chose s'en rapprochant le plus possible) dans le monde. Or, il est préférable de se fonder sur la boue que sur les Toriens.
Si les hommes, avides et prétentieux, étaient dangereux, les Toriens étaient pire. En plus de leur cupidité et de leur ambition, propres à leur ancienne condition d'humain, s'ajoutait des capacités physiques décuplées et un semblant d'immortalité.
Non, faire confiance aux Toriens n'était pas chose à faire pour le moment. Il pouvait se maintenir à l'épaule de quelques uns comme Claire, Vassili et Mago, mais les autres étaient des moutons avec des dents, des épines et une batterie de 2000 volts branchée sur la laine.

- Merci, Gabriel. Plus de Toriens devraient être comme vous.

Oups. Lester avait gaffé. Cette phrase était un peu trop prématurée donc suspecte. Enfoiré d'inconscient.
Par chance, Gabriel avait couru dans la chambre pour sauter sur le lit. Il n'avait pas dû entendre. Et si, par malheur, il l'avait entendu, les dégâts seraient moindres. La phrase était trop floue.

Il observa le gamin se rouler dans les draps et câliner les oreillers.
Mignooooon.
Mouais. J'espère qu'Abe a changé les draps., pensa Lester alors qu'une scène datant d'avant la veille lui revenait.

Il se détourna vers la sortie, le cigare devant le même grand sourire.

- Vous êtes ici chez vous, désormais. Si vous avez besoin de quelque chose, prévenez Abe. Il est à votre service. Si vous souhaitez visiter la ville, je pourrais vous servir de guide.

Il remercia Gabriel et se dirigea vers l'escalier qui menait au bureau. Il avait du travail avant que commence Sesame St. Les récents événements dans le monde et dans la communauté Torienne étaient particulièrement problématiques. Surtout cette histoire de Toriens de type 1 encore en vie.
Il pouffa son cigare et stoppa. Il y avait une dernière chose qu'il devait dire au gamin.

Revenant sur ses pas, il se demanda ce qu'il ferait si Gabriel devenait trop gênant. Il le tuerait, sans aucun doute. Mais est-ce que Claire lui en voudrait ? Il saurait mater les autres Toriens s'ils venaient à se rebeller -ce qui ne serait pas le cas vu les efforts que déployait Lester pour entraver les conjurations- mais Claire ?
Bref.

Il passa la tête à travers la porte sans prêter attention à ce que pouvait faire précisément le Gamin.

- Au fait, j'ai le regret de vous interdire certains endroits. La cave, par exemple. Ce n'est pas le lieu le plus agréable et croyez-moi, ici, c'est encore pire. N'y allez pas. Ensuite, il y a le laboratoire à l'étage, porte du fond. Non pas que je veuille vous encadrer durant votre séjour mais nous ne sommes jamais à l'abri des vapeurs toxiques qui peuvent en sortir. Ah, et puis il y a la salle à l'opposé du laboratoire, on y range le matériel militaire. Le plastic ne supporte bien pas les rayons du soleil et les mouvements trop brusques. Mauvaise qualité, alors attention. Enfin, mon bureau. Vous pouvez bien sûr me rendre visite si vous en avez envie. Mais faites vous quand même annoncer par Mago ou Vassili. Sinon, ils ont ordre de tirer. On est jamais trop prudent.
Bonne journée !


Lester repartit, espérant que le Gamin n'aurait pas d'autre question. Abe avait dû cacher la bouteille de vodka et il voulait la récupérer pour pouvoir travailler.
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