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 Freyja Eriksson

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Freyja Eriksson
Membre de la Section Herinnen

Freyja Eriksson

Messages : 92
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 37
Localisation : A Espérance... Y_Y

Freyja Eriksson Empty
MessageSujet: Freyja Eriksson   Freyja Eriksson EmptyMer 26 Jan - 15:41

ID CHECK


    Nom : Eriksson
    Prénom : Freyja
    Surnom : Madame la Directrice
    Âge : 24 ans
    Date et Lieu de Naissance : Le 07 Décembre sur l’île de Grimsey, en Islande
    Groupe : Section Herinnen
    Situation Familiale : Célibataire sans enfants
    Emploi : Directrice de la Section Herinnen




WHAT WE KNOW

    Description Physique :

    - Mademoiselle Eriksson !

    Comme d’habitude, l’agitation régnait dans les bureaux de la section Herinnen. Seul le bureau de la directrice était un endroit de paix. Mikaels entra en claquant la porte. Freyja ne releva pas tout de suite la tête, lui donnant le loisir de la regarder d’un peu plus près.
    Ah ça oui, elle avait changé depuis la première fois qu’il l’avait vue !

    Ses traits s’étaient légèrement durcis tout en restant assez féminins, fins et harmonieux même s’ils étaient peu marqués. L’habituel léger pli se dessinait entre ses longs sourcils fins et montrait qu’elle était encore absorbée dans ce qu’elle faisait. Il put cependant constater avec un certain plaisir que les cernes au-dessous de ses yeux n’étaient désormais plus visibles et que son dos était plus droit et que ses épaules ne semblaient plus porter le poids écrasant de l’organisation. Ou bien cela se voyait moins. Il prit un instant pour apprécier son profil : elle s’arrangeait pour toujours le regarder quand il parlait. Sans doute parce qu’elle avait un profil délicat qui montrait ses pommettes hautes mais peu marquées, ses lèvres fines et d’une couleur beige décevante, trop souvent mordues et maltraitées et son nez, droit et fin. Il osa s’attarder sur l’oeil qu’il pouvait voir. Celui qu’il lui restait. Déjà si jeune, il lui manquait un de ses yeux, mais cela donnait du charme à l’autre, celui qu’il voyait : il était d’un bleu limpide et étonnant, non pas électrique, mais ciel froid d’un été sans nuages. Pour l’instant, il était fixé sur le papier qu’elle finissait de remplir, le regardant intensément, ses yeux en amande légèrement plissés dans son effort intellectuel.
    Mikaels s’attarda un instant sur son grand front si blanc, si dénué de rides qui semblait si jeune et pourtant renfermait plus de secrets et de douloureux souvenirs qu’une femme devrait avoir à son âge. Devant, quelques mèches tombaient qu’elle avait arrêté d’essayer de remettre derrière ses oreilles même s’ils la gênaient. Malgré son apprentissage à la police et ses nombreuses missions, elle avait tenu à les garder long. Enfin, son père avait tenu à les garder longs et après sa mort, elle avait elle-même continuer à ne pas se les couper. C’était vrai d’ailleurs ils rajoutaient à sa beauté singulière et étaient le seul attribut véritablement féminin dont elle n’avait pas honte : longs, ils retombaient en lourdes cascades sur ses reins. Cascades blondes, bien entendu, d’un blond cendré rare en Islande où la plupart des personnes ont un blond plus platine. Mais la couleur apportait un teint plus sombre à sa peau de bonne Islandaise : une peau blanche presque translucide où on pouvait distinguer les veines de ses tempes et de ses mains. Etrange, ne put s’empêcher de penser Mikaels que Lester pense si sérieusement à la dévorer avec une peau comme la sienne : peu de Toriens aimaient les peaux aussi pâles et fines. Elle n’avait plus la mine morbide qu’elle avait eut il n’y a pas si longtemps que cela, mais à présent sa blancheur était un peu plus saine : elle se remettait doucement.
    D’ailleurs, elle avait repris un peu de poids. Elle en avait cruellement manqué ces derniers mois. Mais à présent, les os de ses mains et de ses poignets commençaient à disparaître mais aussi les os de sa mâchoire et de sa colonne vertébrale. Il sourit un peu un voyant les résultats plus que satisfaisants du temps.

    Finalement, elle reposa son stylo et se tourna vers lui avec un léger sourire. Elle avait rarement de grands sourires éclatants et sincères et il pouvait s’estimer chanceux parce qu’il en recevait, même discrets. Elle se leva, comme elle le faisait toujours pour le saluer et lui serra la main. Plus jeune, elle était également plus petite que lui, mais comme toute femme Nordique, elle avait hérité d’une assez grande taille qui passait légèrement inaperçue en Islande mais était impossible à cacher dès qu’elle se rendait dans un tout autre pays. Mais sa taille n’était pas dérangeante puisque rien n’était très disproportionné sinon ses mains un peu longues. Elle ne serrait jamais sa main à l’en broyer, mais sa poignée était ferme et chaleureuse, comme celle de son père de qui elle avait tellement appris. Beaucoup d’hommes jugent à la poignée de main, à celle-ci, n’importe qui mettrait toute sa confiance en celle qui l’avait donné, même si son air était très peu ouvert, ne laissant pas pas grand chose filtrer derrière ses lèvres closes et son oeil unique et perçant. Même si cela faisait un petit bout de temps qu’il le voyait, le cache-oeil de Freyja le surprenait toujours, sans doute parce qu’il faisait une grande tâche noire au milieu de son visage. Au fil du temps, il s’y ferrait, mais déjà beaucoup de ses employés et d’inconnus qui ne pouvaient déjà plus la regarder en face. Il savait à quel point ce comportement la faisait souffrir. Elle devait se sentir... défigurée et il faisait tout son possible pour la faire se sentir belle, même s’il avait d’autres serments à respecter.
    Sa carrure était elle aussi plutôt masculine même si elle restait fine : finies les épaules rondes et les mains impeccables. Ses épaules étaient assez carrées et on pouvait sans peine deviner les muscles de ses bras sous sa chemise. Il était sûr qu’elle avait les mêmes abdos que n’importe quel membre de la police. Mais sa taille fine et la grâce de ses gestes l’empêchaient d’avoir l’air d’un garçon manqué, d’une body-buildeuse. Ses mains, quoique toujours blanches, étaient abîmées à force de manipuler des armes à feu et des scalpels et çà et là des traces de poudre se voyaient sur sa peau qu’elle cachait souvent avec des gants. Tous les membres d’Herinnen faisaient ça.

    - Que se passe-t-il, Mikaels ? fit-elle de sa voix sérieuse, posée et calme. Sa voix était toujours calme, même quand elle était en colère, elle se contentait d’être plus froide. Calme et assez profonde même si elle n’était pas grave. Il appréciait ce timbre même s’il ne trahissait jamais aucune émotion.
    - Il est en Australie, lâcha-t-il.

    Style vestimentaire :

    Elle baissa la tête, visiblement émue par la nouvelle. Ce n’était même pas la peine de se demander qui ‘il’ était. Elle inspira un bon coup et déroula les manches de sa chemise. Elle portait souvent des chemises, même quand l’uniforme du travail ne l’y obligeait pas, c’était un vêtement pratique, simple et élégant. Comme la plupart de ses vêtements, ses chemises avaient souvent des couleurs sobres : blanches la plupart du temps, elle en portait dès fois des couleurs sables, des ocres, des grises foncées et des bleues ciel. Quand elle travaillait, elle aimait avoir les bras libres et remontait ses manches jusqu’au coude. Puis, elle saisit sa veste sur le bord de sa chaise. Elle la mettait toujours comme ça, jamais pliée, mais toujours en faisant en sorte qu’elle garde à peu près la forme de son corps. Aujourd’hui, sa veste était d’un gris plutôt clair. Elle l’enfila vite fait et prit ses gants : jamais de moufles et très rarement des mitaines, non Freyja préférait les gants, en cuir quand le froid le permettait pour pouvoir bouger ses doigts plus librement et sentir la détente. Eux, ils étaient noirs, toujours, même quand ça n’allait pas avec le reste, parce qu’elle était en deuil, en deuil de son père et personne ne savait quand ce deuil allait prendre fin, même pas elle. Puis, elle lissa d’un geste brisque son pantalon aussi gris que sa veste et assez large ce qui le rendait plus masculin et peu seyant aux jambes fines mais musclées de la jeune femme. Elle faisait toujours ça en sortant du bureau, pour s’assurer qu’elle soit impecc’ avant de sortir. Ses chaussures, souvent des bottes style GIGN étaient souvent noires, mais aujourd’hui, elles étaient d’un brun assez banal. Elle n’avait pas besoin d’une garde-robe extravagante pour qu’on la regarde.
    Son col rajusté et ses cheveux repoussés dans son dos, elle le regarda, indiquant d’un geste de la tête qu’elle était prête à sortir. Il lui ouvrit la porte et la referma derrière lui.

    Tattoos, piercings, modifications :

    Dans les couloirs, beaucoup de personnes ne pouvaient s’empêcher de la regarder. Il y avait eu beaucoup de recrues depuis et tous étaient hypnotisés par la prestance de leur directrice. Enfin, ça c’était ce qu’il lui disait mais tous deux ne le croyaient pas vraiment. A vrai dire, c’était plutôt son oeil qui attirait tous les regards. Enfin, l’oeil qu’on ne pouvait pas voir, justement, caché derrière son cache-oeil noir, sobre et simple. Contrairement à la croyance populaire, elle ne ressemblait pas du tout à un pirate avec. Plutôt à un vieux seigneur, ce qui forçait le respect. C’était un mystère de plus.
    Par-dessus son oeil, Freyja portait des lunettes. Même si l’un des verres était inutile, elle n’avait pas su se résoudre au monocle et ne supportait pas les lentille. Ainsi, devant l’oeil qu’il lui restait, les verres ronds de lunettes à monture d’un gris métallique rendaient son regard encore plus mystérieux. Autrefois, malgré cette infirmité, elle avait pu être co-pilote en hélicoptère et avait adoré ce job. Désormais, elle ne pouvait plus conduire que des voitures à son grand désespoir.
    Beaucoup d’agents étaient tatoués, Freyja avait été la première à le faire. Dans sa jeunesse, il le savait, son père n’avait jamais voulu qu’elle se fasse le moindre tatouage, mais la nécessité était devenue absolue, surtout depuis que Lester avait une furieuse envie de la dévorer et peut-être même de voir, ironie suprême, la directrice de la section Herinnen devenir une Torienne elle aussi. C’était pour cela qu’elle s’était fait tatouer sur le dos de la main droite, entre l’index et le pouce les lettres suivantes ; E / H / F / L pour Erik (à la fois le nom de son père et le début de son nom de famille), pour la section Herinnen, pour Freyja et pour Lester, oui, elle aimait garder ses ennemis près d’elle. Sur le dos de la main gauche (elle n’avait pas osé se tatouer la paume) elle avait fait marqué à l’encre un des symboles du panthéon nordique, attachée à ses racines qu’elle était. A sa suite, beaucoup de membres s’étaient fait tatouer les mains...
    Mikaels était un des seuls à savoir également qu’elle portait d’autres modifications, comme ces cicatrices de sa jeunesse qui ne disparaîtraient jamais de ses poignets et de ses avant-bras...
    Non, décidément, sa peau portait trop de souvenirs douloureux, malgré sa blancheur, sa finesse et sa douceur pour que n’importe quel Torien en veuille.


    Description Mentale :

    Mikaels ouvrit la porte du bureau des informations où une bonne dizaines de personnes étaient au boulot. Il dirigea Freyja vers un des écrans où un jeune homme était en train de jouer au solitaire. La jeune femme soupira : même si elle était très patiente, elle ne supportait pas le relâchement au travail. Elle-même s’imposait une certaine dose de travail avec une sévérité digne de son défunt père qu’elle avait du mal à voir des traînes-savates dans son organisation.
    Le jeune homme se dépêcha de fermer son jeu, sans oser le sauvegarder et se mit à chercher dans ses fichiers, rouge de honte en marmonnant quelques excuses. Freyja ne bougea pas, légèrement penchée sur l’écran. Elle savait attendre, elle avait apprit à ses dépens. Même si Mikaels la savait énervée de cette inefficacité, son visage ne montrait rien. Elle triait soigneusement les émotions qu’elle laissait passer. Les autres, elle les gardait pour elle. La dernière fois qu’elle avait paniqué... elle l’avait payé très cher.
    Le jeune homme finit par trouver la photo qu’ils voulaient. Il eut un petit soupir de soulagement et Freyja s’autorisa à sourire pour l’encourager et le féliciter. Elle n’était pas du genre à crier hystérique ou à lui sauter au cou. D’ailleurs, elle n’était pas du genre à avoir le moindre contact physique avec qui que ce soit, même pas lui. La plus grande marque de félicitations qu’ils pourraient avoir, c’était une tape sur l’épaule ou le fait qu’elle leur serre la main avec un petit sourire. Mais, même si elle n’était pas très expansive, elle savait remercier ses hommes correctement.
    Il double-cliqua dessus et la photo s’afficha en grand sur l’écran. Elle blêmit d’un seul coup mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Sur l’écran s’affichait la photo d’une pauvre jeune fille, entièrement dépecée, rejetée sur la plage, méconnaissable, les bras croisés sur la poitrine. C’était l’oeuvre d’un Torien, sans aucun doute. Mais Freyja, comme à chaque fois qu’elle était au boulot, ne se laissa pas envahir par son ressentiment. Elle se contenta de se pencher un peu plus sur l’écran, l’oeil fixé sur l’image, les sourcils légèrement froncés.

    - Agrandissez un peu la photo s’il vous plaît.

    Malgré la formule de politesse, c’était plus un ordre qu’autre chose, l’autorité semblait couler dans ses veines et la voir donner des ordres de sa voix posée était tout ce qu’il semblait de plus naturel. C’était pour cela que, même les pires têtes brûlées de la sections finissaient par lui obéir, avec un peu de temps. Le jeune homme fit de même et agrandit la photo. Freyja n’hésita pas à fixer l’horreur dans les yeux. Ou plutôt dans l’oeil. En effet, l’oeil gauche de la pauvre victime manquait. La jeune femme porta une main tremblante au sien et ne rencontra que le tissu du cache-oeil. Il sentait la colère monter en elle comme un lac qui se gèle entièrement une fois l’hiver arrivé. Elle baissa son regard : la jeune femme avait toujours eu le soucis du détail et son approche méticuleuse des choses ainsi que son besoin de réfléchir posément à chaque indice, à chaque situation en avait énervé plus d’un. Mais c’était elle la directrice et elle trouvait toujours un moyen d’imposer sa volonté de fer. Alors, elle trouva le détail. Elle fit un geste à Mikaels pour qu’il regarde sur le sable à côté de la victime. Il se pencha un peu plus, obligeant le jeune homme à se faire tout petit : sur le sable, était écrit un grand ‘H!’ et dessous un non moins grand ‘F.E!’.
    Pour toute démonstration de sa colère, Freyja se détourna rapidement, faisant dos à l’ordinateur. Elle croisa les bras sur sa poitrine et Mikaels n’aurait su dire si elle le faisait comme pour montrer sa domination, sa précieuse domination sur chaque chose ou pour se réconforter elle-même. Ce n’était pas une personne facile à lire. Elle s’était considérablement refermée et, même s’il était son plus proche ami, elle gardait encore beaucoup de secrets envers lui. Alors qu’elle savait tout de lui. Elle aimait en savoir beaucoup sur ses employés et les personnes qui l’entouraient. Il savait bien que c’était son père qui lui avait donné ce conseil, mais cela le gênait toujours un peu.

    Le jeune homme les rejoint et demanda ce qu’il fallait faire. Freyja garda son oeil baissé de longues minutes, dans une intense réflexion. Elle demandait rarement des conseils et c’était toujours à Mikaels qu’elle les demandait. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle se retourna vivement vers les deux hommes, le visage illisible, comme toujours et elle s’exclama :

    - Nous allons à Espérance, bien évidemment ! Préparez les avions !
    Ah, sa volonté n’aurait jamais de fin, son poing de fer frapperait aussi fort que sa résolution et ses ordres seront appliqués. Pour qu’elle accomplisse son devoir, sa dette immense envers son père, envers le monde et chacun de ses habitants. Mais tout cela n’étaient que des suppositions... Qui savait vraiment ce qui se cachait derrière ce visage si impénétrable ?


    Aime / Aime Pas :

    - On ne peut pas partir comme ça ! s’écria Mikaels.
    - Pourquoi ? demanda-t-elle franchement. Il savait qu’elle n’aimait pas qu’on lui dise ‘non’, sans doute un mauvais réflexe d’une jeune fille gâtée.
    - On a rien préparé ! Il disait cela parce qu’il savait qu’elle détestait le désordre et les choses mal faîtes. Mais elle avait une réponse à faire.
    - La bonne affaire ! Préparons-les maintenant ! Elle n’était pas tellement du genre à attendre sans rien faire alors qu’on l’appelait. J’ai besoin d’une équipe de dix personnes pour le départ, ensuite, nous ferrons venir deux autres équipes, une fois qu’on sera là-bas et qu’on aura établi la situation. Elle aimait donner des ordres et surtout qu’on lui obéisse. Elle devait tenir ça de son père, encore une fois. Pour le moment, deux petits avions suffiront, contactez les meilleurs pilotes et avertissez les hommes, nous partons ce soir ! Je me charge des permissions et de la paperasse. Ah ça, il savait bien qu’elle savait gérer tout ce qui était administratif mais qu’elle aimait beaucoup moins communiquer avec les autres, même si c’était ses hommes. Elle n’aimait pas non plus qu’on lui fasse la moindre remarque sur sa façon de travailler : quand elle avait réparti les tâches, elle tenait à ce que tout se passe selon l’ordre dit. Ce devait être pour cela qu’elle détestait les Toriens, enfin ceux qu’elle avait rencontré tout du moins. D’autres questions ?
    - Vous voulez un café ? lui demanda-t-il en souriant. Elle sut tout de suite qu’elle en faisait trop et sourit un peu.
    - Je ne refuse jamais un café, surtout avec toi, mais reportons-le à dans l’avion, on doit rendre notre départ possible. Il sourit. Ah oui, il avait oublié, les deux choses qu’elle préférait le plus : le café et rendre les choses impossibles, possibles.
    - Dis-moi, Mikaels, Espèrance, c’est en Australie, hein ?
    - Parfaitement.
    - Laisse-moi deviner, il fait chaud là-bas et c’est ambiance... ‘Sea Sex and Sun’ ?
    Et parmi les choses qu’elle détestait le plus, c’était bien, le sable, la chaleur et les contacts physiques...
    - Je suis sûr que cet endroit vous plaira au plus haut point, lui répondit-il en souriant.


    Rêves / Buts :


Après avoir contacté tous les hommes et fait chercher les avions (Freyja avait déjà envoyé les demandes de permission d’urgence en exposant la situation et tout le monde à la police avait répondu positivement, comme d’habitude), Mikaels revint voir comment se portait la directrice. Elle avait une conversation houleuse au téléphone avec la police locale, apparemment. Quand elle vit le jeune homme entrer, elle raccrocha brutalement au nez de son interlocuteur. Il savait qu’elle ne s’était autorisé ce geste que parce qu’il était seul avec elle :

- Je crois que j’aime déjà cet endroit, fit-elle très énervée.
- Peut-être sommes-nous partis un peu vite...
- Tu sais pourquoi j’ai décidé de partir vite. Je ne laisserai pas une seule autre personne se faire écorcher par cet... Elle préféra ne pas dire d’obscénité à propos de Lester, ou de ses gentils petits compagnons ! Non, je ne laisserai pas une telle injustice passer ! Je suis bien la pour ça, non ?!
Avec passion, elle prenait très à coeur ses missions : un vrai chevalier avec un sens du devoir et l’envie de protéger tous les habitants du monde entier.

- Je ne vivrais plus une seconde de plus si ce n’est pour Le dépecer de mes propres mains.
Ô Némésis, déesse vengeresse qui étends ses ailes de métal pour mettre fin aux jours de celui qui a tellement chamboulé ta vie, ne put s’empêcher de penser Mikaels.
- J’irais là-bas, décida-t-elle. J’irais et je débarrasserai Espérance de toute cette vermine ! Sur mon père !
- Bon, répondit Mikaels avec sa nonchalance habituelle, les buts sont fixés, qu’attends-nous pour partir ?


WHAT YOU WANT TO KEEP SECRET

    Famille

    Mikaels aimait réfléchir en conduisant. Aujourd’hui, il réfléchissait plutôt à Erik, le père de Freyja, l’homme qui avait tellement fait pour lui. Il n’avait pas connu d’autre famille aux deux directeurs consécutifs de l’organisation qu’eux-même. Il les avait toujours vus très attachés, même s’ils ne montraient pas de signes trop évidents d’affection. Tout était implicite chez eux.
    Au plus loin qu’il savait, Erik avait épousé une fille très banale, pas tellement intelligente mais qu’il avait vraiment aimé. Elle avait eu Freyja d’abord, à son grand dam, car il avait voulu un garçon. Son épouse avait été très vexé qu’il ne se contente pas de la fille qu’elle lui avait donné. C’est pour cela que, lorsqu’elle se retrouva enceinte, elle se fit avorter presque aussitôt. Selon Erik, l’embryon aurait put devenir un garçon. Dans sa rage, il chassa sa femme de la maison, elle ne résista pas tellement.
    Lors de leur divorce, le fait qu’Erik ait un très bon travail, une bonne maison et aucun antécédent juridique fut décisif pour la garde de sa fille. La mère ne s’en remit jamais et refusa de la voir à nouveau après le divorce.
    C’est donc avec un père très absent et une mère-fantôme que Freyja grandit sur l’île de Grimsey.

    Evénements passés :

    Mikaels savait peu de choses à propos de la vie de Freyja avant qu’il ne la rencontre et le peu qu’il savait, c’était quand son père l’avait prit sous son aile. Quand il l’invitait -jamais à la maison- il lui parlait souvent de sa fille et des problèmes qu’il rencontrait à l’élever seul. La première chose qu’il lui ait appris, lui semblait-il, c’était à vivre seule. Il lui avait apprit très vite à demander de l’aide au garde forestier quand elle ne pouvait pas ouvrir une boîte de conserve, il lui avait apprit la passion des livres, quels qu’ils soient, il lui avait acheté une grande télévision et quand elle fut plus grande, il veilla à ce qu’elle ait toujours Internet à la maison familiale.
    Entre le garde-forestier, un homme très rustre et muet et son père, très raffiné mais muet lui aussi, Freyja n’apprit que tard à parler et, encore aujourd’hui, elle a du mal à communiquer avec ses pairs.
    Mais grâce à la fortune familiale, elle put se faire une bonne petite culture et elle alla à l’école privée. Pour assurer les transports et les devoirs, il m’avait dit qu’il avait embauché une jeune étudiante islandaise, une immigrée d’origine turque. Ce fut sa plus grande erreur, m’avait-il dit. Parce que Freyja n’avait jamais été très souvent en contact avec des personnes et encore moins des femmes. Elle ne s’entendait pas du tout avec elle et elle ne cessait de lui répéter, quand ils pouvaient se voir, qu’elle pouvait se débrouiller toute seule.
    Il savait qu’il finit par remercier la jeune femme tellement Freyja devenait insupportable et puis, elle grandissait, elle arriva bien vite au collège. Il ne l’avait pas vue grandir, il ne lui avait jamais vraiment parlé. C’était le grand paradoxe des familles riches, disait-il, ils peuvent offrir beaucoup à leurs enfants, mais pas ce dont ils ont besoin. C’était pour cela qu’il se trouva perdu quand il vit sa si gentille petite fille frapper ses camarades au collège, leur dire des obscénités à faire rougir le plus vulgaire de ses agents, s’habiller étrangement (c’est-à-dire, plus ou moins en punk/goth), à se scarifier et ne plus faire ses devoirs. Enfin, seulement ceux qui l’intéressaient. Alors, maladroitement -il le savait, il lui racontait tout, absolument tout- il essaya de reprendre contact avec Freyja. Mais il ne lui avait pas apprit à communiquer et lui non plus, personne ne lui avait apprit à communiquer. Ils étaient comme deux muets face à face. Alors, il trouva, non sans beaucoup d’hésitation, à lui communiquer autrement. Il l’aidait à se défouler autrement que sur ses camarades : à 14 ans, elle savait tirer au Berreta, à 15, elle connaissait l’existence des Toriens, à 16, elle commença ses premiers cours de pilotage, à 17, elle rencontra les grandes tragédies classiques et les romans de chevalerie et en tomba amoureuse, à 18, elle quitta l’école avec son diplôme obtenu tant bien que mal et intégra l’école de police.
    C’était là qu’il était intervenu. Son père les avait fait se rencontrer quand elle commença sa formation. Elle avait changé, apparemment, de sa période punk/goth/je me scarifie et je suis une rebelle. Mais son goût pour le noir, lui, resta intact. Elle était devenue plus docile à l’ordre, seulement parce qu’elle savait qu’elle serait à la plus haute place un jour. Erik leur demanda de devenir amis et, mêmes si leurs relations étaient maladroites au début, Mikaels ne mit pas longtemps avant de savoir qu’elle était en vérité, une petite fille atrocement seule et qui voulait plaire à son père comme elle pouvait. Il l’aida beaucoup et elle-même était très intelligente : il lui donna plusieurs conseils pour développer sa force physique et pour accepter d’avoir à tuer des gens. Elle ne lui parlait pas autant que son père ne lui parlait, mais il mit cela sur la différence de sexe. Erik l’avait quasiment adopté et il s’efforça d’en faire de même. Mais leurs âges étaient bien trop proches. Erik était très content que sa fille prenne goût à quelque chose et il put constater qu’il communiquait plus avec Freyja. Mais pas tellement comme un père à sa fille, plus comme un grand seigneur à son jeune héritier. Et elle acceptait docilement cette place, apprenant tout ce qu’elle pouvait et l’utilisant au mieux. Il la vit devenir une petite Erik, juste, droite comme un vrai chevalier.
    Et puis, il fut le seul à la voir comme une femme. A l’école de police, les hommes et les femmes avaient le même traitement et les mêmes exercices et elle s’y pliait à la perfection. Son père la traitait comme un homme et ne lui disait rien quand elle déclarait vouloir mettre des costumes masculins, il l’emmenait même chez le tailleur pour qu’elle puisse avoir les plus beaux costumes possibles. Elle-même semblait oublier sa part de féminité. Mais Mikaels était là, il lui ouvrait la porte, il lui tirait la chaise, comme avec une vraie femme et il savait bien s’y faire puisqu’il était déjà avec Maria, une jeune journaliste. Cela toucha Freyja, il le savait et, quand elle était avec lui, elle se comportait un peu plus comme la femme qu’elle était. Et elle était un véritable petit bout de femme très séduisante, même si elle était un peu hésitante et réservée. Il se souvenait même d’une fois où il avait insisté pour l’aider à choisir la robe qu’elle devait porter pour la remise de son diplôme de police (mention tueuse de Toriens, je vous prie). Il avait passé beaucoup de temps à la convaincre que les robes lui allaient bien et il avait parlé avec elle pour l’aider dans son choix. Le vendeur avait cru qu’ils étaient ensemble.
    L’idée faisait son chemin. Mikaels avait emménagé avec Maria grâce à l’aide financière d’Erik, mais il pensait de plus en plus souvent à Freyja et il savait qu’elle faisait de même. Leurs entrevues étaient à la fois très intimes et de plus en plus maladroites. Un soir, alors qu’il lui apprenait à jouer au billard dans le sous-sol de la maison familiale, il l’avait embrassée. Enfin, il ne savait plus vraiment qui avait fait le premier pas, mais ils s’étaient embrassés et jamais un de ses baisers avec Maria n’avaient été aussi passionné... et aussi désespéré. Il mit fin au baiser et Freyja s’était empressé de le repousser pour sortir de la pièce. Il savait qu’elle avait pleuré, même s’il ne l’avait jamais vue. Le lendemain, elle agit comme si rien ne s’était passé et préféra ne plus le rencontrer qu’avec un motif valable et avec un rapport au travail. Il ne savait pas si elle y pensait toujours, mais lui-même à sa grande honte puisqu’il s’était fiancé avec Maria, il lui arrivait de penser à ce baiser, à cet instant de grande sincérité où ils s’étaient allés tous les deux à leur plus cher désir. Mais il savait très bien que c’était mal et que jamais ils ne pourraient vivre ensemble. Il en savait trop peu sur elle, il était avec Maria et elle s’apprêtait à devenir directrice d’Herinnen, sa directrice. Maria n’en sut jamais rien et si Erik en sut quelque chose, il ne le mentionna jamais.
    Freyja décrocha son diplôme de police haut la main et sans l’aide ni de son père ni de Mikaels. Elle portait la robe qu’il lui avait conseillé et rencontra Maria avec qui elle réussit à s’entendre à peu près bien. Pour une femme. Très vite après, Erik devint très possessif envers sa fille et ce n’était pas pour lui déplaire. Il lui expliqua l’histoire d’Herinnen et les milles et un trucs pour être une bonne directrice, il lui montra toute la paperasse, la mit en contact avec toutes ses relations. Il allait enfin avoir un héritier, tant pis si elle avait des seins et un utérus.

    Mais alors vint la première mission. Au début, cela se présentait comme un simple Torien, un peu plus discret que les autres peut-être, qui dépeçait les agents de propreté des égouts d’une pauvre communauté du centre de l’Islande. Erik jugea que cela ne représentait aucune difficulté pour sa fille et un autre jeune membre et il tint à les emmener. Mikaels préféra être de la partie aussi. Il pilota l’hélicoptère et Freyja fut co-pilote en alternance avec l’autre apprenti car, même si elle adorait piloter, sa vision n’était pas excellente et elle devait porter des lunettes depuis son plus jeune âge.
    Ils se posèrent et Erik fit son habituel ‘speech’ sur le rôle de la section Herinnen et les Toriens. Freyja le fait aussi désormais, remarqua Mikaels. Ils distribuèrent des armes chargées avec de vraies balles, pas des balles à blanc et ils descendirent par une petite échelle de service dans les égouts. Chacun était muni d’une lampe électrique. Erik et Mikaels escortaient Freyja qui, malgré ses airs impassibles, tremblait de peur et trois autres agents de la section Herinnen escortaient l’autre apprenti. Au premier virage, ils se séparèrent, chacun tendant bien l’oreille. Ils devaient siffler le dernier air de pop s’ils trouvaient le Torien avant les autres. Mikaels marchait devant Freyja, légèrement vers la droite pour lui laisser un peu de visibilité et elle faisait de même pour en laisser à son père. La marche fut longue et leurs respirations étaient courtes, comme à chaque mission, mais Erik était anormalement nerveux et il aimait taper l’épaule de sa fille pour s’assurer qu’elle allait bien. Comme il le comprenait !
    L’autre groupe se mit à chanter une chanson de Lady Gaga, ‘Bad Romance’. Ils s’immobilisèrent tous et Freyja essuya la sueur qui coulait de son front. Mikaels leur intima de rester pour aller se rendre compte de la situation. Il partit en tête et laissa le père et la fille seuls. La plus grosse erreur de sa vie, celle dont il ne se pardonnerait jamais. Pour sûr, il n’aurait pas put arrêter Lester, il se demandait encore qui pouvait l’arrêter, mais il aurait peut-être put limiter les dégâts ou avoir au moins une cicatrice, pour compatir à la douleur de Freyja. Mais non, il avait voulu voir comment allaient ses autres compagnons. Il ignorait encore, à ce moment-là qu’il y avait en réalité deux Toriens dans les égouts.
    Il se sépara de l’autre groupe et s’enfonça dans l’autre bifurcation. Là, il ne trouva qu’un seul survivant, le jeunôt qui s’était caché sous un des cadavres et qui s’était enfuit dès qu’il avait pu. Le Torien était en train de se régaler avec les autres, certain d’avoir le temps de nous avoir tous. Il avait posé sa mallette à terre et sortit quelques scalpels. Avec l’aide du jeunôt, il n’eut pas de mal à venir à bout du Torien. C’était le douzième qu’il tuait et il commençait à prendre la main.
    Mais alors qu’il croyait que la mission était terminée, des cris et les bruits d’une bataille leur parvinrent. Il lui avait semblé qu’Erik venait de crier et que quelqu’un avait été renversé. Un cri plus faible de la part d’Erik. Mikaels se précipita vers l’endroit où il avait entendu les bruits. Soudainement, comme un éclair au beau milieu de la nuit, il entendit Freyja crier de sa voix aiguë et perçante. Inquiet, Mikaels cria son nom en rebroussant chemin, le jeunôt accroché à sa chemise. Le bruit des pas de Freyja résonna : elle courrait. Un rire lent et sombre lui glaça le sang dans les veines : ils étaient deux ! Il avait osé laisser Freyja et Erik seuls alors qu’un autre Torien les observait ! Il accéléra le pas. Ils pouvaient entendre de là les sanglots de la jeune femme et sa respiration courte grâce à l’éccho des longs couloirs sombres. Il y eut un grand bruit de chute suivi d’un autre petit cri. Le rire commençait à devenir démentiel. Mikaels regarda tout autour de lui pour essayer de se retrouver. Il put entendre une voix masculine, profonde et moqueuse dire quelque chose mais la panique l’empêchait de bien discerner les mots. Il put entendre le grondement caractéristique d’Erik quand il était très en colère, mais le rire reprit de plus en plus belle. Jamais Erik n’oubliera le cri que Freyja poussa ce jour-là. Un long cri qui aurait pu lui faire une crise cardiaque tellement il était chargé de détresse et de douleur. Il sembla déchirer les ténèbres comme la lame fine mais précise d’un scalpel. Puis, tout fut silencieux. Le pire silence qu’il n’ait jamais entendu.
    Il finit par retrouver le couloir quelques minutes après, mais c’était déjà trop tard. Pour une raison encore inconnue, il avait laissé la peau de ses deux victimes et s’en était allé sans demander son reste. Erik avait plusieurs chocs à la tête et on lui avait cassé les poignets. Apparemment, il avait tout de même essayé de ramper plus profond dans le couloir, mais le Torien lui avait donné un coup de pied dans le visage qui lui avait cassé la mâchoire et mit fin à sa vie. Mikaels s’était agenouillé près de lui pour lui prendre le pouls, mais il n’eut pas le temps de pleurer sur celui qui avait été comme un père pour lui. Le nouveau s’était avancé un peu plus loin et il avait retrouvé Freyja. Elle était quelques mètres plus loin, allongée comme morte mais son pouls battait encore lentement. A la place de son oeil gauche, un trou béant, noir et rouge.

    Mikaels et le nouveau avaient rapatrié les corps jusqu’à l'hélicoptère et avaient appelé les secours qui étaient venus comme une flèche, pour une fois. Ils se chargèrent de Freyja qui était encore en vie, mais si elle était dans un état critique, le choc de la mort de son père et la douleur de sa blessure avaient forcé les ambulanciers à faire un massage cardiaque jusqu’à l’hôpital le plus proche. Mikaels et le nouveau se chargèrent de la dépouille sans vie d’Erik.
    Il pria pour que son ancien boss trouve le repos et il le confia aux pompes funèbres les plus proches et laissa le nouveau s’occuper de la paperasse. Il ne rentra pas chez lui ce soir-là, comme il avait promis à Maria, mais il se dirigea tout de suite vers l’hôpital en espérant de tout son coeur qu’il ait pu arriver à temps pour elle, au moins. Arrivé à l’hôpital, il réussit à trouver une infirmière pour l’informer de la situation de Freyja. Il se souvenait très bien de la conversation :

    - Bonjour madame, excusez-moi, je cherche la patiente qui vient d’arriver avec les urgences.
    - Quelle patiente ? On en a plein, on est le week-end.
    - Cette patiente, madame, est la directrice d’une section de la police, elle détient des informations très précieuses, il vaudrait mieux pour vous tous qu’elle soit soignée rapidement ! Il en va pour la sécurité de tous !
    - Bon... ben, dîtes-moi comment elle est, son nom et ce qu’elle a.
    - Elle est jeune, très jeune, elle doit avoir 20 ans maximum, elle a de longs cheveux blonds et elle était habillée avec un uniforme bleu de la police, un gilet par balles, une mallette, une torche et un Berreta. Elle saignait abondamment d’un oeil et les ambulanciers ont du lui faire un massage cardiaque, fit-il, stressé.
    - Je vois qui c’est, une jeunette encore, vous êtes sûr qu’elle est directrice de quoique ce soit ?
    - Oui, j’en suis sûr !
    - Z’êtes son fiancé ?
    - Son associé.
    - Elle est en bloc opératoire. Vous pourrez la voir demain matin.
    - Bien, merci, madame.

    Il s’assit sur un des bancs, prit plusieurs cafés et téléphona à Maria pour s’excuser et au nouveau pour savoir comment se passaient les choses. A défaut d’avoir su aider ses camarades, il savait bien gérer les journalistes, rapatrier les corps et contacter Herinnen. Il s’appelait Anthony Thompson. Il passa d’autres coups de fil à Herinnen mais aussi au notaire pour qu’il sorte le testament d’Erik. Puis, il attendit le lendemain, enroulé dans son manteau, sur un banc de l’hôpital.

    Les chirurgiens avaient fait du travail efficace sur Freyja : le massage cardiaque lui avait cassé deux côtes et elle portait un bandage sur sa cage thoracique, mais ils n’avaient rien pu faire pour son oeil, sinon stopper l'hémorragie et vérifier que le cerveau n’était pas endommagé. La jeune femme avait bel et bien perdu son oeil gauche. Pour l’instant, elle dormait sous perfusion, mais Mikaels ne quitta pas son chevet, lui tenant la main jusqu’à la briser, pleurant toutes les larmes de son corps sur la mort d’Erik et l’état de la jeune femme. Les infirmières chuchotèrent qu’il n’était pas que son associé, mais il s’en fichait désormais, il donnerait tout pour que Freyja se réveille.
    Elle finit par ouvrir les yeux. Après deux jours de sommeil, elle ouvrit très lentement, presque paresseusement son. Son bleu n’avait jamais paru si beau à Mikaels dont la barbe commençait à pousser. Elle regarda d’abord le plafond, le visage blanc et froid comme du marbre. Puis, elle examina toute la pièce et finit par tomber sur ses perfusions et le visage ravagé de Mikaels. Elle fronça les sourcils.

    - J’ai du mal à voir, fut la première chose qu’elle dit d’une voix brisée et triste.
    - Il t’a... Nous n’avons pas put l’empêcher de...
    - De ?
    - T’arracher l’oeil gauche.
    - Ah... C’est donc fini pour celui-là, j’imagine.

    Elle essayait de rester courageuse mais sa voix tremblait comme sa main dont les ongles s’enfonçaient dans le dos de la sienne. Des larmes coulaient de son oeil valide sur sa peau qui semblait désormais aussi délicate que les pétales d’une fleur.

    - Et, essaya-t-elle de reprendre.
    - Tu ne devrais pas parler autant, ton opération t’a fatiguée, repose-toi...
    - Papa est... mort ?

    Il ne l’avait jamais entendue prononcer le mot ‘papa’ auparavant. Même quand ils étaient chez eux, à la maison, elle l’appelait toujours ‘Erik’ ou ‘Père’... Son ancien boss en aurait été si content...

    - Oui, fit-il la gorge serrée, dans un murmure.
    - Pourquoi alors... m’a-t-on sauvée ?
    - Parce qu’il a essayé de te sauver... Il faut que tu prennes sa place...
    - Oui, fit-elle d’une pauvre voix. Oui...

    Alors, les infirmières entrèrent pour le faire sortir de là. Il dut laisser Freyja seule et repartir s’occuper du reste à Herinnen. Il ne sait pas comment Freyja se rétablit, si elle se sentit seule, à quel point elle se sentit seule, parmi ces inconnus en tenue blanche, sans son père, sans son associé, sans un oeil. Elle guérit lentement et dut reprendre goût à la lecture avec une partie de son champ visuel en moins et dut renoncer à jamais à piloter le moindre engin, sauf une voiture personnelle. Elle dut encore une fois imposer sa volonté pour continuer à porter ses lunettes et non pas de monocles ou de lentilles. Elle dut apprendre à se regarder dans le miroir avec ce cache-oeil pour masquer l’abominable cicatrice d’un oeil arraché. Elle dut apprendre à oublier la cicatrice et se contenter du cache-oeil noir. Elle dut apprendre à repousser les journalistes et Anthony lui fut très utile pour ce sujet-là. Elle dut apprendre à faire confiance à Anthony et ne se débrouilla pas trop mal. Elle dut apprendre à se sentir vraiment seule, seule au point qu’il n’osait pas imaginer.

    Puis, elle revint à Herinnen. Mikaels l’aida à débarrasser toutes les affaires de son père et à les entasser au grenier, il l’aida à prendre ses fonctions et à s’installer à la place de son père, il l’aida à supporter la douleur de l’enterrement. Il lui conseilla de quitter la maison familiale, désormais vide et pourtant si pleine de souvenirs, mais elle s’y refusa. Il essaya de l’aider à ne plus se considérer comme défigurée, il essaya de lui faire plus de compliments et fit un effort pour supporter son cache-oeil. Mais tellement de choses avaient changées, elle était devenue Mademoiselle Freyja Eriksson, incroyable forteresse de marbre et encore, il pouvait s’avouer chanceux par rapport à tous les membres de la section Herinnen.
    Elle fit faire des recherches sur l’incident. Il restait encore très mystérieux. Mais, ils finirent par trouver une victime : il lui manquait sa peau, mais aussi son oeil gauche. A côté de son corps, il avait laissé sa longue chevelure blonde. La famille leur dit qu’elle avait l’habitude de fréquenter un homme très séduisant qui disait s’appeler Lester Hopkins. Sa haine avait désormais un nom. Elle le traquerait sans repos partout jusqu’à ce qu’il meure de ses propres mains. Il le savait.

    Arrivée à Esperance :


- L’avion va bientôt atterrir, veuillez attacher vos ceintures...

Freyja secoua doucement Mikaels qui fixait d’un air absent le hublot.

- Tu n’as fais que rêver tout le long du voyage, lui fit-elle remarquer.
- Désolé, je pensais à Lester et tout...

Elle se renferma un peu et il attacha sa ceinture. Ils atterrirent sur une petite piste très d’Espérance où une voiture de policiers locaux les attendaient déjà. Ils prirent leurs valises en compagnie des quelques autres agents qui les avait suivis et sortirent, le soleil d’Espérance frappant sur leur peau, le bruit de la mer au loin.

- Au boulot, Herinnen, on a des gens à sauver, murmura-t-elle en s’allumant, encore une cigarette, qu’il lui confisqua pour en fumer un peu avant de la lui rendre.


BEHIND THE SCREEN

    » Une chose à dire sur vous ? Un nom, un pseudo ? Comment on vous appelle, vous ? [Marla : Vous êtes beau gosse ?] Vie. (et ouais, chuis belle gosse xD)
    » Fréquence de connexion ? Souvent ou pas ? Autant que je le peux
    » Comment jugez-vous votre niveau RP ? Plutôt bon
    » Êtes-vous une âme sensible ? Oui, je suis un pauvre petit ange.
    » Vous avez lu le Règlement ? «Code bon»
    » Des choses à dire sur le forum ? Qualités ? Défauts ? Oui, il est moche et pas original, tiens ^^’’
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Freyja Eriksson

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